• Après les conseils d'Hemingway, voici ceux de Stéphane Lavaut qui, s'ils ne sont pas tout à fait aussi célébres, n'en sont pas moins pertinents. Voici donc ces conseils , accompagnés du mail d'introduction que nous avons reçu.

     

    Bonjour,

    Je viens de lire les 10 conseils d’Hemingway pour être un grand écrivain.

    Fort de ma longue expérience littéraire ( j’ai déjà écrit une nouvelle et commencé sept romans dont l’un dépasse tout de même les 42 pages), je me propose de rajouter les cinq qui ont fait de moi ce que je suis. Je suis persuadé que vous en saisirez toute la pertinence.

     

    Salutation,

    Stéphane Lavaud

      

    1 : Ne rien lire d’autre que sa propre prose.

    En effet, pourquoi lire l’œuvre d’un autre alors que si l’éditeur a préféré le publier plutôt que vous, c’est qu’il a mauvais goût.  Et puis pourquoi donner de l’argent à des inconnus alors qu’eux, ne vous jamais verseront un centime ? A l’extrême limite, si vous désirez absolument le dernier livre de Machin, volez-le.

     

    2 : Ne faire lire votre œuvre qu’à des gens susceptibles de l’apprécier

    Dites-vous bien une chose : toute remarque négative de la part d’un tiers quant à la qualité de votre manuscrit ne peut signifier que trois choses :

    a : qu’il ne vous aime pas

    b: qu’il vous jalouse

    c : qu’il vous en veut.

    Ne perdez pas votre temps à essayer d’illuminer la conscience de ces béotiens. Faites plutôt lire votre œuvre à des gens dignes de confiance ; Un ami qui vous doit de l’argent, vos gamins à l’approche de Noël, l’un de vos subordonnés à qui vous avez promis une promotion, un éditeur qui publie à compte d’auteur , etc…

     

    3 : Piller

    Pourquoi vous casser la tête – ainsi que votre dos - à pondre 300 pages alors que d’autres l’on déjà fait? Servez-vous. Prenez un paragraphe  de « Notre -Dame de Paris », un autre de Stephen King, deux, trois phrases piochées dans du Tolstoï ou du San-Antonio, remuer bien, changez Esmeralda pour Britney, l’invasion des larves sanguinaires venues de l’espace par la rougeole de petit dernier, Situez l’action dans une cité HLM à Sarcelles plutôt que dans les steppes de Sibérie et transformer votre flic érotomane en un plombier astigmate. Et voila. Non seulement, vous aurez écrit un livre en un minimum de temps mais de plus, vu que tout ce que vous avez recopié a déjà été publié, personne ne pourra dire que c’est impubliable.

     

    4 : Harceler les éditeurs

    Tout écrivain amateur ou confirmé (A part peut-être Marc Levy ou Bernard Werber), sait que les éditeurs sont des démons aux cœurs d’une noirceur abyssale, qu’ils savent à peine lire, sont âpres aux gains et n’ont aucune sensibilité artistique. C’est pourquoi, il n’y a aucune hésitation à avoir. Harcelez- les.

    Une fois l’œuvre de votre vie envoyée, (quelquefois même avant),  appelez-les. Biens sûr, ils  prétexteront que votre appel est inutile mais faites en fie. N’oubliez pas, ce sont des fourbes. Ensuite rappelez les régulièrement. En général, une dizaine de fois par jour suffit mais une fois toutes les demies heures peut être un plus. Si vous arrivez à obtenir le numéro personnel du Directeur de Publication, c’est encore mieux. Rien de tel qu’un coup de fil à trois heures du matin pour raviver votre image dans sa mémoire.

    Bombarder leurs messageries de mails. Avec un simple copier/ coller vous êtes en mesure d’envoyer 19 mails/minute.

    N’hésitez pas à leur envoyez du courrier. Alternez le chaud et le froid. Tantôt une lettre d’admiration, tantôt une de menaces ou d’insultes, une boite de chocolat ou une douille de 357 magnum, du parfum pour leur femmes, une fiole de cyanure, etc.

    Attention toutefois à ne pas trop en faire. Un éditeur qui se terre au fin fond de l’Amazonie où dans une maison de repos ne vous servira à rien. 

     

    5 :  Prenez-vous au sérieux

    Chassez le doute de votre esprit. C’est bien vous l’Ecrivain du siècle. Le fait que vous n’ayez pas encore reçu le prix Nobel de littérature n’est dû qu’à un complot organisé  par une société secrète aux mains d’une dizaine d’écrivaillons à succès, ou à une erreur de la poste. Vous êtes un génie. Comportez vous comme tel.

    Donnez des conseils à tout le monde mais n’en acceptez aucun. Parlez le plus souvent possible de vous, de ce que vous faites mais toujours en prenant l’air sombre et mystérieux du poète maudit. Méprisez les vulgaires, adulez les puissants. Expliquez à votre entourage d’un air exaspéré que la création exige un minimum de confort et qu’ils doivent  tout faire pour vous le procurer. D’une manière générale, ayez un caractère épouvantable. Vous en avez mérité le droit.

     

     

               Un dernier conseil s’est imposé à moi alors que j’écrivais ce mail :

               - Ayez des enfants en bas âge.

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