• En 2030 ...

     

     

    • En 2030, les gens accepteront de lire un livre uniquement si l'auteur accepte de lire le leur.

     

    • En 2030, si tu n'as pas écrit un livre à 12 ans, tu auras raté ta vie.

     

    • En 2030, les intitulés des comptes Facebook commenceront tous par "auteur".

     

    • En 2030, les héritiers de Gallimard feront la manche dans le métro.

     

    • En 2030, on ne fabriquera plus que des armoires à trois pieds, pour que les stocks de livre papier trouvent leur utilité.

     

    • En 2030, le prix Goncourt sera attribué à une histoire de tricératops lubrique.

     

    • En 2030, tous les maquettistes auront été jetés en prison et remplacés par le générateur de couvertures d'amazon.

     

    • En 2030, on ne coupera plus d'arbres pour fabriquer des livres, mais on les brûlera pour alimenter les centrales électriques qui alimentent les liseuses.

     

    • En 2030, les romans compteront en moyenne 14 pages.

     

    • En 2030, l'Académie Balzac aura remplacé l'Académie Française.

     

    • En 2030, il y aura des ebooks qui expliquent comment écrire un ebook qui explique comment faire fortune en écrivant un ebook.

     

    • En 2030, tout le monde s'auto éditera, et s'en trouvera très auto satisfait.

     

    • En 2030, il n'y aura plus de carte de visite. On s'échangera nos ebooks autoédités.

     

    • En 2030, les simples lecteurs seront considérés comme des déficients mentaux.

     

    • En 2030, les conversations autour de la machine à café seront édités, et les droits d'auteurs partagés au prorata du temps de paroles.

     

    • En 2030, Dieu auto publiera la Bible, pour enfin toucher les droits d'auteur.

     

    • En 2030, les tweets de Nabila feront l'objet d'une auto édition en Pléiade.
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  • Voici donc, en exclusivité mondiale, le début de mon nouvel ouvrage intitulé "Comment devenir multi milliardaire en vendant des ebooks", signé John-Gérard Dorcel, le célèbre self-made man.

     

    Salut à toi, ami lecteur et futur multi milliardaire !

    Ainsi, tu as fait l’acquisition de mon ouvrage, et je t’en félicite chaudement (sauf si tu es en train de lire l’extrait gratuit). Car il s’agit d’un achat qui va littéralement révolutionner ton existence (tu me permets de te tutoyer ? Merci.). En effet, les quelques centimes que tu viens d’investir vont dans les plus brefs délais se transformer en une mirifique corne d’abondance, charriant comme s’il en pleuvait des Ferrari dernier modèle et des villas avec piscine sises dans le paradis fiscal de ton choix. Comment est-ce possible ? Eh bien, comme le titre de cet ouvrage l’indique, tout simplement. Et au cas où ta mémoire laisserait à désirer, ou si tu as confondu, au moment d’acheter en un clic, avec “Comment poser du papier peint sans se salir les mains” (dont je suis également l’auteur) je me permets de le signaler une nouvelle fois à ton attention : comment devenir multimilliardaire en écrivant des ebooks.

    “Mais, mais… enfin… balbuties-tu en réalisant soudainement l’énormité du propos, c’est n’importe quoi, je sais à peine épeler mon nom de famille !”

    Alors là, ami lecteur, je préfère te mettre en garde tout de suite : tout d’abord évite à l’avenir de me mettre ma parole en doute, ça m’obligerait. Ensuite, sache que j’ai horreur des geignards bredouilleurs qui se noient dans une flaque d’eau sans même s’être présenté sur la ligne de départ.

    Tu ne sais pas écrire ?

    Moi non plus ! Et même si je savais, tu crois franchement que je perdrais mon temps à tapoter sur un clavier d’ordinateur ? Franchement, il y a mieux à faire dans la vie.

    Alors maintenant, tu fermes ton clapet et tu lis attentivement ce qui va suivre : John-Gérard Dorcel va te révéler tous ses secrets de réussite…

     

    Présentation

    Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, je crois qu’il est utile de me présenter à toi, en toute objectivité mais aussi en toute humilité, et de t’exposer quel fut mon parcours jusqu’à aujourd’hui, histoire de te faire saliver un peu.

    Je m’appelle Dorcel. John-Gérard Dorcel.

    Je suis d’origine américaine pour la première partie de mon prénom, et français pour le reste. Mon âge ne te dirait rien, sache seulement que je ne le fais pas, probablement parce que je suis avec une précision maniaque le programme de remise en forme exposé dans mon ebook “Comment devenir immortel en 7 points”.

    Je vis depuis quelques années aux Etats-Unis, à Honolulu pour être précis, où pour une bouchée de pain j’ai racheté à Stevie Wonder une villa sur trois étages avec piscine olympique (en lui faisant croire qu’il s’agissait d’une chambre de bonne). Je passe mes journées à la plage à draguer des clones de Pamella Anderson, et le soir je vais claquer quelques milliers de dollars dans un casino où j’ai ma table attitrée. Je possède un chat angora que j’ai racheté à Omar Khadafi  juste avant qu’il ne disparaisse sans laisser d’adresse. A ce propos, si la problématique féline t’intéresse, n’hésite pas à te procurer mon ebook intitulé “La solution ultime pour que votre chat ne fasse plus ses griffes sur le canapé” et si tu veux approfondir la question, tu liras avec profit : “Vaincre l’allergie aux poils de chat en 7 leçons”, utilement complété par “Apprendre à son chat quelques tours de magie simple pour arrondir ses fins de mois”.

    Bref, je mène une vie de rêve, dans laquelle les mots “misère”, “chômage”, “pauvreté”, “exploitation” n’ont pas leur place (j’ai d’ailleurs renvoyé sur-le-champ un de mes gardes du corps qui avait utilisé ce dernier terme tout en me collant sa fiche de paye sous le nez). Plus fort encore : le mot “travail” a lui aussi totalement disparu de mon vocabulaire personnel. Comment ce miracle est-il possible ? Eh bien je te renvoie une nouvelle fois vers le titre de cet ouvrage que tu as décidément bien du mal à assimiler. Donc oui, je vis très largement des revenus générés par la vente de mes ebooks. Et vu que je suis un garçon partageur, je veux qu’il en soit de même pour toi. Qu’attends-tu pour t’y mettre ? Bono vient de mettre en vente sa villa, réplique exacte du château de Chambord,mais avec plus de petites tours et un jacuzzi géant. Si tu te presses un peu, nous pourrons être voisins ! Cependant, avant de te lancer dans l’aventure, attends encore quelques minutes, car je n’ai pas encore tout à fait fini de parler de moi.

    Avant d’atteindre l’ostentatoire opulence dans laquelle, toute honte bue, je me prélasse aujourd’hui, j’ai eu mon compte de petits boulots mal rétribués, de factures impayées, et de conserves de cassoulet froid mangées à même la boîte avec une fourchette rouillée. Fils d’une mère exhibitionniste et d’un père agoraphobe, je n’ai pas fait d’études. Aussi ai-je dû emprunter sans bagages et solitaire  le chemin ardu de la vie. Toutefois,  malgré les multiples cailloux dans la chaussure et les nids-de-poule qui n’ont pas manqué de ponctuer ma route, jamais je n’ai perdu l’inextinguible foi en ma propre destinée : un jour, je serai riche et porterai des pilous en satin brodés à mes initiales, toutes les femmes seront à mes pieds, et lorsque je voudrais avancer, elles se pousseront avec une grâce infinie et sans rechigner.

    La fortune, j’ai cru l’attraper mille fois, comme ce jour de mai 2003 où un Ukrainien dont le nom m’échappe m’a fait part des prévisions catastrophiques de Météo France pour l’été à venir, puis m’a vendu dans la foulée un lot de 100 000 parapluies à prix d’ami. Résultat : 15 000 morts dus à la canicule et pas un parapluie de vendu. De toute évidence, Météo France s’était trompé, ou mon ami Ukrainien était un escroc, je ne sais plus exactement. Tout ce que je sais, c’est que contre toute attente, cette mésaventure m’a collé une patate d’enfer (ainsi qu’un prêt sur 10 ans que j’ai eu beaucoup de mal à rembourser. J’y suis finalement arrivé grâce à mon ebook “Pulvérisez vos dettes et libérez votre budget tout en échappant à la justice”). Ce jour-là je me suis dit, mon petit John-Gérard, vu que tu ne peux pas descendre plus bas, c’est mathématique, tu vas forcément remonter. Quelques années plus tard : bingo ! Sur l’ordinateur de Pôle Emploi, je découvre par le plus grand des hasards l’existence d’amazon et des ebooks auto-publiés. Et là, c’est la révélation, c’est comme si un faisceau de lumière à la fois puissant et doux avait traversé le toit de Pôle Emploi pour m’inonder de ses rayons bienfaisants. Pris d’une excitation soudaine, je me levais, bras en l’air, et m’exclamais in petto (car ça aurait été trop bête qu’on me pique l’idée) : “Je vais écrire des ebooks et en vendre des millions à travers le monde, et comme ça je serai riche !”. Pour atteindre mon but, je devais répondre avant tout à quelques questions du genre : sur quels sujets  écrire ? Avec quels mots ? Comment fait-on pour trouver la virgule sur ce foutu clavier ? Mon cerveau bouillait littéralement, j’étais très excité. Pendant six jours et six nuits, j’ai retourné le problème dans tous les sens, j’ai trouvé des réponses à tous mes questionnements, puis, à l’aube du septième jour, je me suis reposé. Dès le lundi matin, à la première heure, je me mettais au travail. Un mois plus tard, je recevais mon premier virement d’amazon, grâce auquel j’ai pu entièrement repeindre mes toilettes du sol au plafond, et même installer une lunette toute neuve en pailleté doré. C’était, je le pressentais, le début d’une très grande aventure. L’avenir m’a donné raison, au-delà de toutes mes espérances, et aujourd’hui, confortablement installé dans mon transat avec vue sur le pacifique et les sous-vêtements affriolants de ma voisine qui sèchent sur le fil, je lève mon verre à ta santé, ami lecteur et futur multi milliardaire. Car les secrets de réussite de John Gérard Dorcel sont enfin à ta portée. Il suffit pour cela que ton index presse le bouton “page suivante” de ta liseuse (et pour ceux qui liraient l’extrait gratuit, il leur suffit d’acheter le bouquin complet).


    Pour bien commencer, nous allons partir du postulat suivant : tu es en matière d’écriture non pas une buse, mais une triple buse, car JG Dorcel n’a pas l’habitude de mégoter. Tu es du genre à t’y reprendre à plusieurs fois pour remplir ta feuille de sécu, et les règles de la grammaire et de l’orthographe ont pour toi autant de signification que le code de la route pour un setter irlandais. Pire, tu es infoutu de faire la différence entre un ordinateur et un sani broyeur. Bref, tu es mal barré. Heureusement, tu as pour toi cette extraordinaire force de caractère qui, couplée à une naïveté en béton armé, te feraient déplacer des montagnes, et c’est précisément ce que j’aime en toi. Ne perdons pas plus de temps, et abordons sans plus attendre le problème de la technique.

     à suivre...

     

    Exclusif : Comment devenir multi milliardaire en vendant des ebooks

    JG Dorcel en route pour une spaghetti-party chez Kim Kardashian

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  • En prospectant sur amazon pour garnir le groupe FB « les perles de l’auto édition », j’ai pris conscience d’un certain nombre de faits que je porte à présent à votre sagacité.

    J’ai tout d’abord commencé à explorer dans la catégorie « Ebooks à petits prix » ceux qui s’affichent à moins de 2 euros. Il y en à 400 pages, à raison d’une cinquantaine d’occurrences par pages, soit en gros 20 000 ebooks. J’en suis actuellement à la moitié, et je peux d’ores et déjà tirer un certain nombre de constats.

    - C’est dans cette catégorie que l’on trouve les couvertures les plus bancales (je ne dis pas moche – car après il s’agit aussi d’une question de goût -  mais mal fichues, qui fleurent bon l’amateurisme).

    Il y a en effet beaucoup d’auto édition dans cette catégorie, mais pas que. On trouve aussi des maisons traditionnelles qui font de la promo (best sellers passés de mode, extraits de guides touristiques…). Et surtout, une part non négligeable de textes tombés dans le domaine public, et que n’importe qui peut commercialiser après les avoir récupérés sur le net où ils sont un peu partout en libre accès. Enfin, il y a énormément de doublons, des livres que l’on retrouve 6 ou 8 fois. Et là, on se demande si amazon le fait exprès, ou si leur algorithme a quelques ratés)

    Donc, une fois qu’on a fait un peu le tri, on s’aperçoit que finalement, la part de l’auto édition n’est pas si écrasante, dans une catégorie pourtant taillée pour elle.

    Autre chose : à partir de la 150e page, à peu près, les ebooks présentés n’ont plus aucune étoile, et sont tout bêtement classés par ordre alphabétique (j’ai choisi l’option « tri par popularité). Ce qui signifierait qu’une fois atteint cette limite, on aborde de plain-pied le cimetière des éléphants, les ebooks qui ne se sont vendus et qui ne se vendront probablement jamais.

    Autre élément de réflexion : contrairement à la plupart des sites marchands qui propose de passer de page en page et laissant la possibilité de sauter par exemple de la page 10 à 50, amazon ne permet qu’une navigation de page en page. Difficile dans ces conditions, d’atteindre le bout du bout, et d’enfin savoir qui est le bon dernier du classement ! Pas sûr d’ailleurs que la page 400 soit une fin en soi… ça peut continuer encore bien après. L’avenir nous le dira.

    J’ai également exploré la catégorie « ebooks à moins de 5 euros », qui ne compte « que » 270 pages. Autant dire qu’ici, les couvertures bancales n’ont pas le droit de cité : même ce n’est pas toujours très heureux (selon mes goûts…) la réalisation est de toute évidence soignée, voire pro. La question est : quel rapport peut-on établir entre la qualité de la couverture et le prix ? Qui détermine l’autre ?

    En tout cas, une chose est sûre : si vous voulez sortir un tant soit peu de la masse, mieux vaut éviter les prix trop bas, et les couvertures bâclées.

    D’une façon plus générale, j’en suis à me demander si amazon, avec sa politique d’opacité concernant les ventes et la taille de leur catalogue, n’est pas en train de nous mener en bateau.

    Ce qui m’amène à émettre deux hypothèses :

    - le catalogue des auto-édités français ne serait pas si étoffé que ça (je dirai à la louche autour de 20 000).

    - les ventes, pour la grande majorité sont négligeables, voire inexistantes (mais ça, on le subodore depuis longtemps !)

    Quel intérêt pour amazon de cacher cette réalité ? Tout simplement pour entretenir le miroir aux alouettes auprès des auto-édités en attente de succès, et qui continuent à espérer, et auprès des auteurs qui ne se sont pas encore lancés. Le bizness repose avant tout sur la quantité, pas sur la qualité.

    Un calcul simple : un million d’ebooks à 0,99 euro, vendus chacun à un seul exemplaire, c’est 300 000 euros pour amazon. D’où leur intérêt qu’il y ait de plus en plus d’ebooks, et de plus en plus d’auteur.

    Qu’il y ait, dans le tas, une majorité de laissés pour compte n’est pas vraiment leur problème.

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