• Avis sur texte : Valérie Bruneau - début de roman

    - Demain c'est la rentrée des classes, je compte sur vous pour bien démarrer cette nouvelle année ! annonça Michel Leroy, notre nouveau principal fraîchement débarqué.

    Je détaillais ce nouveau venu, c'est vrai qu'il se démarquait des autres... Ah oui, les autres, parlons -en , tous des frustrés de la pire espèce ! La plupart d'entre eux sont en fin de course et le collège Jean Philippe Rameau n'est plus qu'une passerelle à leur future retraite. Qu'on se le dise, il faut du sang nouveau.

    Ah j'oubliais de me présenter, je m'appelle Clara Arthus et je suis professeur de français, cela fait bientôt 3 ans que j'enseigne dans ce collège et croyez moi j'ai déjà tout vu et tout entendu ! Blasée oui ! Pas par les élèves heureusement, non c'est plutôt la cohabitation forcée avec l' équipe pédagogique.

    Tâchons de positiver, une année nouvelle se profile ... C'est à l'aube de cette pré-rentrée que tout a commencé, enfin je devrais plutôt dire que tout a basculé !

    Virginie, ma copine, vint s'asseoir à côté de moi :

    - " Il est comment ton emploi du temps, cette année ? Le mien c'est une horreur, à croire qu'on veut me démotiver définitivement ! Au fait tu as vu Franck ? Je ne crois pas qu'il était là...Le pauvre, avec ce qui lui est arrivé aussi ... 

    - C'est à dire ?

    - Ne me dis pas que tu n'es pas au courant ? Tout le monde en parle !

    - C'est exactement le cas , alors maintenant tu me racontes oui ou non ?

    - Voilà , 2 jours avant la réunion de pré-rentrée la femme de Franck a reçu une lettre anonyme . Il y avait d'écrit " tu seras la prochaine " et les lettres étaient rouges. Evidemment ils ont paniqué et ont été voir la police. Les lettres en fait étaient du sang, et la police essaye de déterminer le groupe sanguin mais sans succès. Depuis je n'ai plus de nouvelles ...

    - Tu parles d'une histoire ! Pauvre Franck, dans quel état il doit être ! On file chez lui dès la fin de la réunion, OK ?

    - Finie la prof, voici la détective ! Je te suis !

    - Mle Arthus, vous auriez un moment ? me demanda Mr Leroy, mon vénéré employeur.

    J'ai longuement hésité avant de lui répondre par l'affirmative, en même temps je n' avais pas vraiment le choix ! Sa réputation de don juan notoire l'ayant précédé, je restais néanmoins sur mes gardes, fais gaffe ma petite, vraisemblablement elles tombent toutes, sois forte, ne cède pas à la tentation.

    - Beau gosse quand même le chef, me dis je .

    - A votre disposition, sussurai je béatement .

    - Voilà, je voulais m'entretenir avec vous assez rapidement. Il se trouve que j'aimerais former une troupe de théâtre amateur et j'ai pensé à vous pour l'organiser, qu'est ce que vous en pensez ? Vous seriez disponible ?

    J'ai d'abord cru à une plaisanterie, travailler ! travailler ! comme si j'avais le temps, hélas il n'en était rien !

    Pourquoi moi ? Toujours moi , encore moi ...

    Sur ces mots d'une réelle intensité dramatique je me préparais à lui répondre quand il rajouta

    - Je ne vous cacherai pas que j'avais tout d'abord pensé à Franck pour le " rôle " mais je le sens quelque peu distant ces derniers jours, de plus je n'arrive pas à le joindre, vous avez des nouvelles ?

    - Non justement et je comptais lui rendre visite , écoutez pour le théâtre on en reparle plus tard, d'accord ? La rentrée est là et je dois y réfléchir, je reviens vers vous très vite.

    Virginie, ma soi-disant copine gloussait à côté, elle avait tout suivi de notre conversation, et elle ne perdait rien pour attendre

    - Alors ce rendez vous c'est pour quand ? minauda t'elle

    - Je n'ai ni le ton, ni l'envie de plaisanter, on file chez Franck , je commence à m'inquiéter !

    Un frisson me parcourut alors, c'était indéfinissable.

    Frivole je suis, frivole je resterai.

    Je suis folle d'inquiétude pour Franck mais en même temps je pense à un certain directeur d'établissement ...Il est loin de me laisser de marbre ce Michel Leroy. Et sincèrement la réciproque est là, j'en suis sûre.

    La sonnerie de mon portable me sortit de ma douce rêverie.

    - Clara, Mr Leroy, je vous dérange ?

    - Je suis en voiture et j'approche de chez Franck, c'est important ?

    - Oui et non, on se verra plus tard, à très bientôt j'espère !

    Est ce que j'avais raison ou est ce que je n'avais pas tort ?

    En attendant de le revoir incessamment sous peu, ma voiture s'engageait dans l'allée de Franck. Il vint nous ouvrir, la mine défaite avec une barbe déjà bien engagée.

    - Bonjour les filles, je vous préviens, ce n'est pas la grande forme !

    - Tu l'as dit Francky, tu nous laisses entrer et on va te préparer un café, après ça tu nous racontes tout.

    - Je n'ai pas le choix, on dirait, ok, de toute façon il faut que je parle sinon je vais craquer

    - On est là, essaye de te détendre, qu'est ce qui t'arrive ?

    - C'est ma femme Elisabeth, elle a disparu ! Hier soir elle est partie à son club de hand ball et elle n'est pas revenue, son portable ne répond pas, je suis fou d'inquiétude !

    - Tu es en train de nous dire qu'elle a tout simplement découché sans te prévenir. Ca ne lui ressemble pas, c'est vrai mais elle doit être chez une copine de sport. Elles ont fait la fête après l'entraînement , elles étaient un peu pompettes et ta femme a préféré rester dormir là -bas, c'est une éventualité envisageable, non ?

    - Tu crois quoi ? que je t'ai attendu pour appeler toutes ses copines, son entraîneur, le gardien du gymnase ? J'hésite encore à appeler les hôpitaux mais je vais devoir le faire. J'aimerais que vous restiez avec moi si c'est possible, je suis épuisé physiquement et moralement et j'ai vraiment besoin de votre soutien

    - Tu peux bien entendu compter sur nous, on va même t'aider, as tu pensé à contacter les flics ? tu as reçu d'autres lettres anonymes depuis au fait ?

    - Non, j'attends d'avoir contacté les hôpitaux et après je téléphone à l'inspecteur Denis Garcedont. Il s'est occupé de nous après la lettre et il a pris à coeur notre affaire. Je l'ai même senti anormalement préoccupé, je ne sais pas pourquoi d'ailleurs . Sur le moment je n'ai pas fait vraiment attention mais maintenant que je passe en revue notre entretien, il m'a paru plus qu'inquiet, presque fébrile

    - A quoi penses tu exactement ? Tu  me sembles bien trop bouleversé pour analyser clairement ce qui s'est passé !

    - Je ne sais pas vraiment mais je le soupçonne de ne pas être tout à fait clair sur notre affaire, comme s'il me cachait quelque chose. Je le sens tortueux, c'est tout, ça ne s'explique pas, c'est comme ça !

    - On veut bien te croire même si sincèrement tu n'es pas en état de juger vraiment quoi que ce soit ni surtout qui que ce soit.

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  • Commentaires

    1
    Dimanche 14 Octobre 2007 à 18:16
    louis
    Pas mal, pas mal du tout. (je n'y connais rien, non plus!!) Comment lire la suite ? C'est déjà écrit ? Bon courage
    2
    Dimanche 14 Octobre 2007 à 20:06
    Malvina
    Le décor est planté et assez bien d'ailleurs. J'aimerais connaître la suite. Est elle écrite ?
    3
    Mardi 23 Octobre 2007 à 09:02
    Béatrice
    L'idée en mettant ces textes en ligne est d'avoir un retour constructif. Je me lance donc, en sachant que je ne vais pas forcément vous faire plaisir, mais ce sont les règles du jeu et si vous n'attendiez que des compliments vous vous seriez contentée de vos proches. Je crois qu'il y a beaucoup de travail à faire sur ce début de roman. Sur le fond il faut, bien sûr attendre la suite (mais les lettres de sang ont un goût de déjà vu). Il est impératif de traquer les invraisemblances criantes. Ex: Ne pas identifier le groupe sanguin des lettres en question est peu probable, et surtout, il y a longtemps qu'on ne se fonde plus sur le groupe sanguin, qui n'apporte à peu près rien en matière scientifique. Autre ex: Il y a très longtemps qu'on ne dit plus "inspecteur de police" (ils ont désormais des grades comme dans l'armée: lieutenant, capitaine). Dans un polar, c'est bien d'être précis sur le fonctionnement de la police. Sur la forme: les dialogues sont assez verbeux, on se noie dedans. Il faut sabrer dans les dialogues qui doivent être alertes et (eux aussi) vraisemblables. Il doivent aussi être écrit en français correct. Ex: "Il y avait écrit" et non "il y avait d'écrit" (surtout quand c'est un enseignant qui parle! Un prof de français?) Dans le même registre, la concordance des temps est indispensable: passer d'un passé simple à un passé composé dans le même paragraphe est assez acrobatique. Surtout quand on enchaîne sur un présent. ("sussurai-je...j'ai d'abord cru...je suis folle...") Les enchaînements de dialogues sans préciser qui parle sont également périlleux. On finit par ne plus savoir qui dit quoi. Une partie des dialogues est inutile: elle n'apporte rien à l'intrigue et n'informe pas sur les protagonistes ni sur les relations qu'ils ont entre eux. En effet, dans les romans, personne ne parle pour ne rien dire ou le lecteur décroche. Certaines remarques alourdissent considérablement le propos: "avais-je raison ou n'avais-je pas tort????". Ne sert à rien. "As-tu pensé à prévenir la police?" est délicieux. Je sais que l'ensemble de ces remarques peut paraitre très dur, mais l'exposition d'un texte est effectivement dangereuse. Il faut re-travaller, encore, et encore. Surtout si l'objectif en est la soumission à un éditeur. S'il s'agit de simple écriture plaisir, pas de problème, éclatez-vous, mais ne vous laissez pas séduire par les 'super", "c'est trop bien! " qui courent sur les blogs! L'écriture est une discipline de fer, exigeante et peu gratifiante. Bon courage pour la suite. Si vous aimez la littérature, il est évident que vous progresserez.
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    4
    Mercredi 24 Octobre 2007 à 22:38
    C'est effectivement très difficile de mettre un texte en ligne et de demander à d'autres de le critiquer. En même temps, cette démarche est faite pour pouvoir améliorer ce texte. Je me lance donc dans la critique constructive. Je trouve que votre texte est intéressant et donne envie de voir la suite. Mais il y a quelques chose dans le style que je n'apprécie pas : mettre les chiffres en chiffre et ne pas les écrire en mots. Puis on écrit M. et pas Mr (ça c'est en anglais) et Melle et pas Mle (du moins je crois). Ensuite, je trouve que vous mettez trop de choses dans ce premier chapitre, il faut savoir en laisser pour la suite et détailler plus l'avancée de l'action et les pensées des personnages. De même je suis d'accord avec la première critique sur le groupe sanguin et le reste. Bon courage pour la suite. Et vive la littérature.
    5
    Jeudi 25 Octobre 2007 à 12:19
    valérie bruneau
    bonjour malvina et louis, la suite se trouve sur mon blog http://tu.seras.la.prochaine.ultim-blog.com en espérant que ça continuera à vous plaire
    6
    Jeudi 25 Octobre 2007 à 22:44
    Béatrice
    Ah la la! C'est dur! Tous les auteurs en devenir ont connu ce genre de critique, moi la première. C'est bien de s'en saisir pour re-travailler. Prenez-le, Valérie, comme totalement exempt d'agressivité et comme une aide à la ré-écriture. Votre démarche était courageuse, elle doit devenir constructive!
    7
    Vendredi 26 Octobre 2007 à 16:16
    valérie bruneau
    demande conseil à ton ennemi et fais le contraire. Proverbe juif trêve de plaisanterie , même si le proverbe est véridique, j'apprécie vos commentaires à tous et sait en retirer la quintessence il n'y a pas de réussite facile, ni d'échecs définitifs PROUST je concluerai que sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur au plaisir
    8
    cess
    Jeudi 17 Novembre 2011 à 16:10
    cess
    Bonjour Je trouve que c'est un début d'histoire intéressante cependant je suis du même avis que les autres. il y a un probléme avec les dialogues. il faut que tu les lises à haute voix.si ça t'arrivait, est-ce que tu dirais ça ? enfin de cette façon ? Par exemple : J'aimerais que vous restiez avec moi si c'est possible, je suis épuisé moralement et physiquement et j'ai vraiment besoin de votre soutien. "je n'en peux plus! dites est-ce que vous pouvez rester un peu avec moi ?" "tu peux compter sur nous.on va t'aider. tu as pensé à contacter les flics? ..." Il faut alléger tes dialogues. aussi au début attention il y a répétition du mot "nouveau" "nouvelle" En tout cas, félicitation d'avoir déposé ton texte. moi, je n'ai pas eu encore le courage. bonne chance et continue. je vais aller lire la suite sur ton blog
    9
    Lucile
    Jeudi 17 Novembre 2011 à 16:10
    Lucile
    Bonjour, J'ai aussi le sentiment qu'il reste beaucoup de travail sur ce texte. Mêmes remarques que Béatrice (le 23/10), qui a apporté des commentaires très construits. Sur les grades de la police je n'y connais rien, je lui ferai donc confiance... Pour ma part c'est surtout sur les dialogues que j'ai tiqué : ils ne paraissent pas du tout naturels (je sais que c'est très dur à rendre, enfin je suppose, car je ne m'y suis moi-même jamais risquée!!). Sur le "qui parle?" de Béatrice, à mon sens c'est secondaire : une fois que les propos des uns et des autres seront plus réalistes et pertinents, je pense que ça devrait aller de soi. L'autre élément qui m'a gênée rejoint le commentaire de mokona noir (le 24/10) qui dit qu'il ne faut pas vouloir trop en dire. Je trouve que le côté sentimental de l'histoire est trop rapidement mis "sur le tapis". A ce stade, votre héroïne vient de rencontrer son principal, et s'en méfie du fait de sa réputation de Dom Juan qui l'a précédé. Je pense que c'est bien assez dire pour ce premier chapitre. A la rigueur une éventuelle attirance pourrait être suggérée, mais pas plus. En tous cas ne vous découragez surtout pas et retravaillez ce texte car il y a quelque chose à en tirer... Et félicitations pour vous être lancée dans ce genre, vraiment pas évident!
    10
    Loubna
    Jeudi 17 Novembre 2011 à 16:10
    Loubna
    J'aime bien. Je ne m'y connais pas beaucoup mais je lis assez et j'écris tout autant pour savoir apprécier un bon texte. Cependant, j'ai une petite critique pour vous: Je trouve que vous passez trop vite sur les évenements, pas assez de détails, et les sentiments du personnage principal ne sont pas trés bien mis en valeur... J'espère que je n'arrive pas trop tard pour un commentaire.
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