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     evil becq

    Je sais...

    J'assume...

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  • C’est un vieux clou rouillé sur lequel Melle Wrath, pour ne pas la citer, tape allégrement depuis des années sans laisser deviner aucune trace d’un début de lassitude : “Pour être publié, il faut avoir du piston” et son corollaire : “Les manuscrits envoyés par la poste ne sont pas lus”.

    Ce leitmotiv très simple (voire simpliste) a l’air de convenir à de nombreux apprentis écrivains qui trouvent là une explication bien pratique à leur échec éditorial, et les dispense de toute remise en question vis-à-vis de leur production, forcément géniale.

    Notre but ici n'est pas de les contrarier (s’ils sont heureux ainsi, c'est le principal) mais plutôt d’apporter un bémol à cette belle certitude.
    Le bémol, en l’occurrence, s’appelle Antonia Kerr. Antonia, à 22 ans, vient de publier chez Gallimard son premier roman “Des fleurs pour Zoë”. Pourtant, Antonia n’est pas fille d’académicien, ne louvoie pas dans le petit milieu germanopratin de l’édition (elle habite en province), n'est pas présentatrice vedette à la télé, ni actrice en vue... Bref, Antonia est juste une inconnue qui a envoyé son manuscrit à différents éditeurs...PAR LA POSTE ! (oui, je sais, c'est horrible), et pour qui ça a marché.

    Mais soyons réalistes : il y a une raison très simple pour expliquer sa réussite : son roman est excellent, et dès les premières pages, on comprend pourquoi l’éditeur l’a distingué des centaines d’autres manuscrits arrivés par la même voie.

     

    Interview express d’Antonia

    Quand avez-vous commencé à écrire ?
    C'est un peu cliché, mais j'ai commencé tôt (à quinze ans).

    Concernant votre roman, quand avez-vous commencé à le rédiger ?
    Il y a quatre ans.

    Quel en est le thème (ou un petit résumé, si vous préférez…)
    Très rasoir. Une histoire d'amour entre un homme et une femme.

    Vous êtes éditée chez Gallimard. Comment cela s’est passé : envoi par la poste, ou bien connaissiez-vous quelqu’un dans cette maison, ou avez-vous été recommandée ?
    Encore très rasoir, j'ai été publiée par la poste (je vis loin de Paris). Alors oui, on lit les manuscrits envoyés par la poste chez Gallimard !

    Vous a-t-on demandé de réécrire certains passages, ou l’a-t-on pris « tel quel » ?
    Non, mon éditeur m'a dit de ne rien changer, simplement de retravailler certaines phrases.

    A combien de maison avez-vous adressé votre manuscrit ?
    Neuf maisons, les principales. J'ai reçu deux réponses positives.


    kerr

     

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    Nous avons pu nous procurer en exclusivité les premières pages de l’autobiographie de Justin Bieber, prévue pour début octobre au Etats-Unis.

     Je suis né  à Stratford, Ontario le 1er mars 1994. A cette époque, Bill Clinton était président des Etats Unis depuis 93, et il pensait sans doute déjà à son second mandat qui débuterait très précisément le 20 janvier 97, après des élections plus que serrées. Vous vous dites sans doute que cette mise en perspective historique ne présente pas le moindre intérêt et vous aurez parfaitement raison, d’autant plus que je suis canadien. Néanmoins, cela m’aura permis de noircir quelques lignes sans trop de problème. Mais revenons à moi, car c’est avant tout pour ça que vous avez acheté ce livre, public adoré, je t’aime.

    Quelqu’un a dit un jour : “ On ne naît pas star, on le devient” Je ne sais plus s’il s’agit de Mickael Jackson ou de Pierre Bérégovoy, mais l’un ou l’autre ils avaient tort. Pour ma part, aussi loin que le flot impérieux de mes souvenirs me mène, j’ai toujours arboré cette tête à claque sur laquelle repose une grande part de mon succès. Et franchement, je trouve ça génial. Souvent on me demande : mais d’où te vient ce charisme colossal qui habite ta personne de la tête aux pieds, et aussi cette coupe de cheveux, est-ce que c'est un coiffeur qui te l’a fait ?

    Rassurez-vous, je vais dans ce livre répondre à toutes les questions que vous vous posez sur moi et à d’autres auxquelles vous n’avez pas pensé, comme “Combien coûte une livre de charbon dans le Connecticut”? Et on va passer un chouette moment tous ensemble, vous à me lire, et moi à écrire ce livre, même si on ne fait pas toutes ces choses en même temps. Ce n'est pas grave finalement, car ce qui compte avant tout, c'est l’amour de mes fans, et réciproquement.

    Et pour commencer, je vais vous révéler un secret, je vais vous dire pourquoi j’écris ce livre. En fait, tout vient de Scooter Braun. Scooter est mon agent, et j’ignore si c'est son vrai nom, surtout depuis que l’on m’a révélé qu’en France ça voulait dire Motocyclette Marron. Mais franchement je m’en fiche un peu, car ce type est vraiment cool, c’est lui qui m’a découvert sur youtube et qui a su immédiatement déceler l'énorme potentiel artistique qui se cachait en moi. Au début, il a cherché la bonne formule. Il a d’abord voulu m’imposer comme sosie de Mickael Jackson dans le circuit des animations commerciale en hypermarché, et une tournée était même prévue dans le sud Dakota. Mais mes parents n’étaient pas très chauds, et puis j’ai fait une rougeolle. Et là pour la première fois de ma vie je me suis mis à douter de moi, de mon art, de la raison de ma présence sur terre et franchement c’était pas cool. Heureusement ce bon vieux Scooter était là pour me soutenir... Mais je réalise que je n’ai toujours pas répondu à la question que je m’étais moi-même posée : pourquoi ce livre ?

    La semaine dernière, Scooter m’a regardé droit dans les yeux, a posé ses mains sur mes épaules et m’a dit :” Man, c’est cool, tu as la belle vie, tu peux manger au Macdo autant que tu veux et tu as une chambre super-cool avec la Wiiet la playstation 3 branchée sur un écran plat de 81 cm de diagonale. Mais regarde un peu l’avenir en face : bientôt ta voix de petit chanteur à la croix de bois va bientôt laisser place à un bruit de chasse d’eau graillonneux, tes fans vont grandir et vite se rendre compte que tu n’es qu’un braillard à moumoute de plus qui répéte 50 fois « Baaaaby » dans ses chansons… Tu sais ce que sont devenus les Poppys, man ? Ou les Bay City Rollers ?  Ou Jairo ? Moi non plus, et c'est bien le problème. Alors avant de finir comme Macaulay Culkin, il va falloir penser à engranger un maximum de pognon avant que le monde t’oublie une bonne fois pour toutes.Man, tu vas écrire ta biographie”.

    Bien que partageant dans les grandes lignes son analyse, je m’insurgeais cependant (car je suis un peu rebelle) : “Man, j’ai 15 ans, ma bio va faire 3 pages !” Et là il m’a répondu : “T’inquiète pas pour ça, dude ! De toute façon, tes fans sont trop ankylosés de la cervelle pour  faire la différence entre un Harry Potter et une liste de course. Alors tu raconteras tout ce qui te passe par la tête, ça fera l’affaire”.

    Et c'est précisément ce que je suis en train de faire.

    justin-bieber-first-step-2-forever.jpg

    Il s'agit du premier tome, qui couvre la naissance de Justin jusqu'à sa première érection.

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  • La nouvelle est tombée sans crier gare sur mon téléscripteur : Jean-Louis Courjault s’apprête à sortir un livre !  Ma première réaction a été de m’exclamer : “Chouette alors ! “ car je fais partie de ceux pour qui la parution d’un ouvrage, quelle que soit sa nature, ne peut être que synonyme d’allégresse incontrôlée et de réjouissance sans fin. Jean-Pierre Pernaud écrit un dictionnaire des métiers oubliés ? Picrate à gogo !  Justin Bieber s'attelle à sa biographie ? Big Mac à volonté ! Régine nous raconte ses années ménopause ? Lignes de coke pour tout le monde !

    Passé un petit moment d’euphorie tout à fait légitime,  j’ai eu toutefois une seconde réaction : “Mais qui est Jean-Louis Courjault ?” J’étais d’autant plus circonspect que la sonorité de ce nom prononcé à voix haute ne provoquait en moi aucun des réflexes pavlovien qui assaillent généralement mon être à l’audition d’un patronyme fleurant bon le strass et la paillette : salivation abondante, tremblements compulsifs, truffe humide (et j’en passe). Faites d’ailleurs le test par vous-même : dans la liste suivante, où se trouve, selon vous, l’intrus :

    -Lady Gaga

    - Loanna

    - Maradonna

    - Carlita

    - Jean-Pierre Courjault

    Alors ? Edifiant, je ne vous le fais pas dire.

    Bien évidemment, je n’allais pas en rester là. Mettant à profit ma sagacité coutumière, je suis parti à la recherche de renseignements sur ce fameux  JL... Eh bien figurez-vous qu’il s’agit de l’époux légitime de cette femme qui, probablement pour de solides raisons pratiques mais dont le fondement nous échappe encore un petit peu, avait déposé dans la partie "congélateur" de son frigo 3 nouveaux nés qui, hélas, n’ont pas survécu à l’expérience.  Une bien triste mésaventure que la presse, avec un sens de la formule qui l’honore et qui contribue à sa grandeur, n’avait pas tardé à désigner comme “l’affaire des bébés congelés”.

    Rappelons que JL, lors du procès, a dit et répété, concernant les étranges coutumes de conservation de sa femme, qu’il n’avait rien vu, rien entendu, bref, qu’il ne s’était jamais douté de rien.

    D’où mon questionnement légitime : qu’est-ce que peut bien raconter, durant 250 pages, un témoin qui n’a rien vu ? C'est un peu comme si Marcel Lupiot, domicilié en Meuthe-et-Moselle, entreprenait de nous narrer dans les moindres détails le 11 septembre 2001 à Manhattan, alors qu’à cette date précisément, il était cloué sur un lit d’hôpital suite à une malencontreuse chute de tracteur. Ou comme si Bigeard écrivait un manuel des bonnes manières. Ou Nicolas Sarkozy un traité de syntaxe. Ou Benoît 16 un manuel d’éducation sexuelle. Ou Marc Lévy un roman.

    Malgré ce paradoxe, il faut bien se rendre à l’évidence : le livre sortira bien le 30 septembre, chez Michel Lafon, et ça va s’appeler : “Je ne pouvais pas l’abandonner”. Heureusement, le grand éditeur a daigné lever un voile sur le mystère du contenu : "Il [JL] raconte notamment comment il s'en est voulu de n'avoir rien vu, comment il a rencontré des experts du déni de grossesse pour tenter de comprendre et pourquoi il soutient sa femme". 

    Et là, bien sûr, tout devient clair.

    Première partie : JL raconte son fascinant quotidien d’avant le drame avec sa femme Véronique, sans omettre de rappeler toutes les deux pages que vraiment, il ne voit rien mais ce qui s’appelle rien.

    Deuxième partie : Tandis que sa femme est en prison, JL rencontre des “experts en déni de grossesse”. Là, prévoir une compilation de tous les articles parus depuis deux ans dans la grande presse sur le sujet.

    Troisième partie : c’est le quart d’heure émotion, on sort les violons  et on écoute JL nous raconter qu’il aime toujours sa femme et que malgré des défauts qu’on ne peut nier ( notamment une sous estimation de l’espérance de vie du bébé en milieu polaire) c'est pas la mauvaise fille, dans le fond.

    Effectivement, le compte y est : nous avons bien nos 250 pages remplies jusqu’à la marge de vide abyssal, prêtes à être servies à une poignées de gogo en mal de sensation faitdiversiennes et nauséabondes !

    Mais gaffe, mon Michel ! Tu n’es plus dans le coup ! Car le témoignage de JL risque de faire pâle figure comparé à l’affaire de Villers-au-Tertre : 8 bébés enterrés dans le jardin, et un mari qui a tellement rien vu que JL, à côté, il passerait pour un voyant extralucide.

    Mais si ça se trouve, avec le sens de l’édition qu’on lui connaît, Michel Lafon a déjà signé un contrat en béton avec le mari. Le bouquin pourrait s’appeler “Je ne pouvais pas l’abandonner 2 - le retour”

      courjault.jpg

    JL travaille déjà sur son nouveau livre : "Je suis le fils caché de Georges Marchais"

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