• De petites attentions qui vont droit au coeur

    Lundi matin, c’était un litre d’huile de vidange qu’on déversait dans ma boîte aux lettres, recouvrant d’une même onctuosité poisseuse le sémillant pull jacquard que j’avais commandé à La Redoute et le courrier extatique de mes nombreuses admiratrices (EDF, GDF, France Télécom, etc).
    Hier, c’était une imposante déjection canine enveloppée de papier hygiénique enflammé que l’on déposait sur mon paillasson, avant que de tambouriner à ma porte.
    Je dois avouer que je suis particulièrement sensible à ces petits signes amicaux qui de toute évidence ne poursuivent qu’un seul objectif : m’encourager à publier un nouveau billet sur mon blog. C’est donc de bonne grâce, et avec la gorge nouée par l’émotion, que je m’exécute.
     Mais pour dire quoi exactement ?
    Je n’en n’ai pas la moindre idée. Car le problème est là, face à moi, imposant (2,10 m, pilosité extravagante, petits yeux méchants): Quel sujet traiter ?
    Il y avait bien le salon du livre début mars, mais je ne m’y suis pas rendu, préférant passer mon week-end à batifoler nu dans le bois de Vincennes, une lyre à la main, taquinant la muse à grands coups d’alexandrin fleuri (ma garde à vue s’est bien passée, merci). Et puis il faut bien avouer que l’idée de tomber entre les mains de narco-traficants mexicains hirsutes et mal élevées qui m’auraient fait boire de la tequila jusqu’à plus soif dans un décor de lupanar tijuanais ne m’enchantait guère.
    C’est dire si actuellement le monde de l’édition et ses turpitudes me passent très largement au-dessus du bonnet.

    Maintenant, si un de mes fidèles lecteurs portait en son sein un sujet d’article que je pourrais éventuellement traiter, je l’étudierai avec la plus grande attention.

    Quant au fidèle lecteur qui a enflammé et cochonné mon paillasson, il peut me faire parvenir un chèque de 24,90 qui correspond très précisément à la somme versée au magasin Ikéa pour l’acquisition d’un nouveau paillasson, modèle « Nordejuk ». Merci.


    Un nouveau paillasson à mon image : sobre, élégant, distingué.
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  • Commentaires

    1
    Jeudi 26 Mars 2009 à 11:54
    Aude
    C'est donc vous que j'ai aperçu au bois de Vincennes?
    2
    Jeudi 26 Mars 2009 à 12:23
    Stéphanie
    Oh, là là! 24.90€ !!! Vous l'avez payé trop cher !
    Quant au sujet d'un article à traiter, j'aimerai bien savoir pourquoi les livres qui en "imposent" sont rarement drôles...Ma vie raccourcit alors devant la forêt de livres, j'ai pris le parti de ne lire que des livres qui me font rire (oui et à gorge déployée, pas seulement pouffer, c'est insuffisant).Si on pouvait me donner des pistes pour distinguer Les "pouffants" des "déployants"...
    3
    Jeudi 26 Mars 2009 à 14:24
    louis
    Incroyable!!! Vous n'avez rien à dire...et vous le dites. Gonflé !
    Que de femmes (dans les commentaires), mais comment faites vous ? Quel est votre secret ?
    Pour Stéphanie, je dirais Westlake Donald en policier ou John Riels et ses "racontards artiques"
    4
    Vendredi 27 Mars 2009 à 15:46
    Maude
    Bien Monsieur Chaillasson!
    5
    Samedi 28 Mars 2009 à 13:51
    stef
    You'r back! comme pourrais le chanter James Brown, si James Brown avait écrit un morceau qui s'intitultait " You'r back!"
    Ca fait plaisir!
    Pourquoi pas un article sur les 10 meilleurs ventes de livres de toute l'histoire.
    sujet intérressant, non?
    6
    Samedi 28 Mars 2009 à 13:51
    You'r back! comme pourrais le chanter James Brown, si James Brown avait écrit un morceau qui s'intitultait " You'r back!"
    Ca fait plaisir!
    Pourquoi pas un article sur les 10 meilleurs ventes de livres de toute l'histoire.
    sujet intérressant, non?
    7
    Mardi 31 Mars 2009 à 13:32
    Lillie
    Mieux vaut tard que jamais, cher Aloysius. Vous m'excuserez pour le paillasson. L'idée m'a traversée et quelqu'un l'a attrapée! :)
    Vous n'avez pas d'inspiration? Ne rien dire mais le dire à votre manière c'est déjà suffisant pour le lecteur!
    Au plaisir de vous lire... bientôt!
    8
    Jeudi 9 Avril 2009 à 16:01
    lillie
    Et un tel mode d'emploi pourrait servir à beaucoup de monde ! J'en connais certains à qui ça ne ferait pas de mal.
    9
    Samedi 11 Avril 2009 à 14:24
    soleildebrousse
    Très gai !
    10
    Line
    Jeudi 17 Novembre 2011 à 16:09
    Line
    Reprenez votre lyre, les muses pourraient vous inspirer un éloge de l'étron, ou des chapitres de "torcheculs" en alexandrins fleuris à la manière de Villon ou en prose comme le grand maître Alcofribas Nasier !
    Quoique vous ayez déjà votre propre style, lequel n'est pas dédaignable non plus...
    Line
    11
    gabian
    Jeudi 17 Novembre 2011 à 16:09
    gabian
    Mon PC a poussé un petit cri en recevant votre prose : il n'était plus habitué ! J'espère que c'est pour la bonne cause que vous avez lâché le virtuel, genre vous allez éditer le Nobel 2010.
    Je ne regrette pas que des lecteurs impatients aient pris l'initiative de ces exactions, je n'étais pas loin de dles commettre moi-même.

    @Stéphanie : Sans nouvelles de Gurb, Eduardo Mendoza. Absolument hilarant !
    12
    Marie
    Jeudi 17 Novembre 2011 à 16:09
    Marie
    Quand on voit le NOMBRE de gens qui parlent pour ne rien dire, franchement... Je ne vois pas où est le problème (que je vous suggère d'appeler Chabal vu la description que vous en faites).
    13
    victoria
    Jeudi 17 Novembre 2011 à 16:09
    victoria
    Après la boite aux lettres et le paillasson, attention il reste vos poubelles !!!! ou votre superbe cabriolet sport...
    Dis donc vous êtes sobre, élégant et distingué la classe quoi !!! ça donne envie de toucher ! bon d'accord de voir d'abord ! mon commentaire n'a rien de littéraire... oui je sais ! au plaisir de vous lire rapidement cher Aloysius parce que vous ne seriez pas un peu fainéant vous ?
    14
    Pffftt...
    Jeudi 17 Novembre 2011 à 16:09
    Pffftt...
    ben voilà, voyez bien que ça revient vite ces petites choz là...s'il suffisait de cramer votre paillasson pour avoir un bout de votre prose, vous z'oriez pu le dire tout de suite, on aurait agit bien plus vite et dans le même coup, poireauté moins longtemps...
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