• Houellebecq Lévy : extraits exclusifs !

    Le 8 octobre, un modeste ouvrage tiré d'entrée de jeu à 150 000 exemplaires envahira dans la plus grande discrétion les étals des libraires. "Ennemis publics" (c'est ainsi qu'il se nomme) est cosigné par deux grands écrivains/cinéastes de notre temps, Michel Houellebecq et Bernard-Henry Lévy. Il s'agit d'un échange de lettres, envoyées par la poste entre janvier et août 2008. Le blog "Comment écrire un roman", usant de ses multiples appuis dans le monde de l'édition, a pu s'en procurer un exemplaire. C'est donc avec une fierté sans nom que nous vous proposons d'en lire en exclusivité quelques "bonnes feuilles".

     

    (Je ne tiens pas à m'étendre davantage sur les moyens qui m'ont permis d'entrer en possession du précieux document. Sachez seulement que la fille de ma nourrice est femme de ménage chez Flammarion).

     

    3 janvier 2008

    Mon Nanar-Riri,

    Je ne sais pas ce que tu as fait pour les fêtes de fin d’année, mais pour moi, le réveillon du Nouvel An a été assez calamiteux. J’avais invité ma mère, qui avait accepté, mais finalement elle a téléphoné vers 20 h 30 en annulant tout et en me traitant de sale petite chiure d’avorton de mouche à merde. Du coup j’avais acheté beaucoup trop de moules, et je n’ai d’ailleurs pas eu le courage de les cuisiner. Par contre, j’ai vidé les 3 bouteilles de vin blanc qui faisaient partie de la recette. Ensuite je me suis affalé devant les programmes débiles de la télé irlandaise pendant que Clément, mon fidèle compagnon à quatre pattes me léchait les orteils. C'est la femme de ménage qui m'a réveillé le surlendemain. Quand elle a vu l'état du tapis et du canapé, elle m'a aussitôt demandé le doublement de son salaire. Les Irlandais sont des cons.

    Sinon, je repars demain en Espagne pour finir mon film. J'espère qu'il sera aussi réussi que le tien, mais j'en doute un peu. En vérité, ce travail m'ennuie et j'essaie de m'en débarrasser comme je peux. J'écris des morceaux de dialogue sur des bouts de serviette en papier que je donne aux comédiens juste avant de tourner, je filme des paysages un peu au hasard. En fait, je mise essentiellement sur le montage pour donner une cohérence au tout. Dommage que Louis de Funès soit mort, je lui aurais bien donné un petit rôle.

    Je te claque des bises mon Nanar-Riri, et à bientôt !

     

    10 janvier 2008

    Mon Michou,

    Si ça peut te consoler, mon réveillon, bien que d'un autre genre que le tien, ne restera pas gravé dans les annales de ma pittoresque existence. Quelle idée de vouloir à tout prix célébrer ces évènements qui n'en sont plus depuis longtemps, dans la mesure où ils se reproduisent chaque année avec la monotonie du métronome ! Je veux parler des calamités calendaires que sont Noël, le Nouvel An, ou  la parution d'un de mes pamphlets. Que tout ceci est lassant ! Bref, j'avais donc invité pour l'occasion une soixantaine d'intimes dans mon 400 mètres parisiens, il y avait là tout ce que la capitale compte d'esprits forts et indépendants, comme PPDA, Nikos, Patrick Lelay etc. Le repas était servi par de petits Afghans en tenue folklorique que j'ai fait rapatrier pour une bouchée de pain , tout cela s'annonçait sous les meilleurs auspices jusqu'à... Ah ! mon Michou, tu ne mesures pas toujours la chance qui est tienne de posséder un petit compagnon fidèle, docile, et surtout qui n'essaie pas de chanter en espagnol engoncé dans une robe fourreau parfaitement ridicule. Toi, heureux homme, tu as Clément, moi hélas, j'ai Arielle... Nous en étions au deuxième plat de viande lorsque mon épouse, visiblement sous l'emprise de l'alcool, s'est mise en tête de "ravir l'assistance" (ce sont ses mots) en poussant la chansonnette. A peine avait-elle entamé "Besame mucho" qu'Alain Minc, qui s'était mis minable dès l'apéritif, s'est précipité à ses côtés en entamant une danse du ventre tout à fait hors de propos, la chemise sortie et la cravate nouée autour de la tête. Dès le début du deuxième couplet, il était rejoint par Jack Lang et Jean-Marie Bigard qui n'ont rien trouvé de mieux que d'exhiber leurs attributs génitaux en chantant "Tiens voilà du boudin". Arielle l'a très mal pris et de rage a planté une fourchette à huitres qui traînait par là dans la zigounette de l'ancien ministre. S'en est suivi une certaine confusion. Certains ont cru qu'il s'agissait du signal pour une partouze générale et ont commencé à se déshabiller, d'autres, révulsé par l'accent épouvantable de mon épouse, ont préféré quitter les lieux avec force cris et vociférations. Profitant du désordre, mes petits serviteurs afghans en ont profité pour se sauver avec l'argenterie et le manuscrit de mon dernier pamphlet non encore paru (heureusement, nous l'avons retrouvé dans la cage d'ascenseur. Dans leur fuite, ils avaient dû le laisser échapper).

    Bref, mon Michou, une année qui débute fort mal... Heureusement, il reste quelques jours avant 2009 pour se rattraper ! LOL PTDR !!!!

    Bises à toi, caresse à Clément.

     

     

     Plusieurs mois ont passé...

     

    25 aout

    Kikou Nanar-Riri !

     As-tu enfin réglé ton problème de verrue plantaire ? Tu sais que ce n'est pas sérieux de laisser traîner ça, ce n'est pas faute de te l'avoir répété. Quand je travaillais au ministère de l'Agriculture, j'avais un collègue qui avait le même problème et qui a laissé trainer. Eh bien, tu me croiras si tu veux, mais le mal petit à petit a gagné du terrain et au bout de 6 mois, son corps en était entièrement recouvert, tout le monde l'appelait la framboise. Il a fini par démissionner, ou il s'est suicidé, je ne sais plus.

    Pour changer de sujet, j'ai présenté mon film dans divers festivals. En général, les critiques ont la même réaction que moi lorsque je l'ai monté, ils s'endorment assez vite. Mais ce que je trouve malhonnête de leur part, c'est qu'ils le descendent dans leurs torchons gauchistes, alors qu'en réalité, ils ne l'ont même pas vu. Les critiques sont vraiment des cons. Je redoute un peu la sortie en France. Heureusement, avec le paquet de pognon que vont me rapporter nos lettres une fois éditées, je vais pouvoir limiter la casse. Sinon à quoi ça servirait que je m'exile dans un pays de cons roux et alcooliques pour échapper au fisc ? lol !!!!!! :))))

    Tiens aujourd'hui j'ai acheté un nouveau four à micro-onde, savais-tu maintenant qu'ils sont équipés d'une télécommande ? C'est bien pratique, tu peux lancer le chauffage de l'eau pour le café en restant assis sur ton canapé. Remarque, pour aller le chercher il faut toujours se lever, c'est donc pas un progrès aussi décisif que ça. Ils sont cons ces fabricants d'électroménagers.

    Bon, je ne sais vraiment plus quoi te raconter alors je vais arrêter pour aujourd'hui (je crois que j'ai mon quota de signes. A ce propos, tu ne trouves pas que 350 pages de nos conneries ça fait un peu trop ? Il est quand même gonflé Flammarion ! )

    Je te bécote, mon Nanar-Henri, tiens bon la rampe !

     

    30 août

    Ma Michette,

    Comme j'envie ta vie parfois, faite de petites joies, de petits ennuis, de petits tracas, de petits....., enfin faites de petites choses très simples et facile à comprendre. Alors que moi, éternel otage du tourbillon sans fin de l'histoire, je n'ai de cesse de me battre avec toute la force de ma conviction pour qu'enfin triomphe la Vérité (J'en parlais l'autre jour à Arielle, elle m'a aussitôt inscrit à un cours de karaté. Ma femme est divine).

    Sans doute as-tu vu, à la télé, que les choses s'envenimaient en Georgie, le conflit gronde, la menace enfle, ça va pas du tout. Il fallait faire absolument quelque chose. J'y suis donc allé. Enfin, jusqu'à la frontière parce qu'après la route était trop défoncée pour la limousine. Mais bon, une fois grimpé sur le capot ,muni d'une bonne paire de jumelles on voyait très bien aussi. En quelques minutes, avec l'extraordinaire capacité de conceptualisation (on dit ça ?) qui me caractérise, j'avais tout vu, et surtout, tout compris. Je suis rentré aussi sec à Paris, et pendant qu'Arielle me confectionnait une omelette aux herbes (mon plat préféré) j'ai écrit un papier cinglant intitulé "Choses vues" que j'ai aussitôt envoyé au monde, enfin, le journal. Je peux te dire que la réaction ne s'est pas fait attendre. Il paraît que Poutine a fait traduire mon article en russe, à la fin il est devenu tout vert et à pris son téléphone en tremblotant.  Et le lendemain, c'est bien simple, il n'y avait plus un char en Georgie.C'est comme ça qu'il faut les traiter, les Russkofs : si tu leur montres pas qui c'est le patron, ils s'imaginent que tout est permis. Enfin, je te raconte ça, mon Michou, mais ça doit te passer bien au-dessus de la cafetière, dans ta lointaine et calme Irlande !

    Bon, vivement que cet échange de courrier stupide s'achève car je ne sais vraiment plus quoi te raconter. Nous sommes tellement différents, tous les deux !

    Poutou ma Miche, et à très bientôt pour le lancement de notre livre commun ! lol Au fait, il parait qu'ils veulent appeler ça "Ennemis publics"... Dire que ces mecs sont payés pour trouver des titres...

    De gauche à droite : ma Miche, mon Nanar-Riri

    Partager via Gmail Yahoo!

    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    1
    Mardi 23 Septembre 2008 à 20:39
    Aude
    Ah vous avez égayé ma journée là!
    2
    Mercredi 24 Septembre 2008 à 09:55
    Pffftt...
    1 grand moment de lecture, p'tain c'ke v'z'êtes fort M'sieur Chabossot pour faire rire...intelligent! :)
    3
    Mercredi 24 Septembre 2008 à 10:44
    didouchka
    Je suis sûre que la parodie n'est pas très loin de la réalité... Mais j'ai encore du mal à croire qu'il va vraiment se trouver des gens pour acheter ça, le lire, et enfin prétendre que c'est intéressant. Ce pitoyable suspense que Flammarion a essayé laborieusement de susciter me parait la preuve qu'à lui seul, le livre n'avait aucune chance, de l'aveu même de l'éditeur!
    4
    Mercredi 24 Septembre 2008 à 12:55
    Aphasique
    Les éditions Seuil ripostent avec un Christine Angot/André Glucksmann ! (sortie le 15 octobre)
    5
    Jeudi 25 Septembre 2008 à 19:05
    Stef
    Pour citer Flaubert, qui en sont temps aimait à dire lorsqu'il se trouvait devant l'excellence littéraire:" Trop fort les lyrics, en vrai, trop chanmé le lascar!" Vous êtes très fort dans votre style, qui me fait bien marrer. Merci
    6
    Lundi 29 Septembre 2008 à 09:13
    Lillie
    On ferait décidément n'importe quoi pour l'argent et la célébrité... s'envoyer des lettres, je n'y avais pas pensé! Dommage pour moi, mon style n'est pas assez bon, je passe à côté de la fortune!!!
    7
    Seb
    Lundi 29 Septembre 2008 à 12:09
    Seb
    Mais pourquoi n'a-t-on pas un lancement de 150 000 exemplaires d'un bon p'tit Chabossot dans la veine de ce pastiche (sans doute meilleur que l'original qui ne me donne absolument pas envie) ? Evidemment, je pose la question comme ça, pour la forme : la réponse est connue, malheureusement.
    8
    Mercredi 22 Octobre 2008 à 09:48
    Pffftt...
    Mais com vous avez de grandes et belles écoutilles cher professeur... :)
    9
    Dimanche 9 Novembre 2008 à 22:58
    clem
    ils ont dû pacser alors.. bof ! clem
    10
    walter
    Jeudi 17 Novembre 2011 à 16:09
    je suis en retard à la fête, mais vraiment ce post est mythique!
    11
    Beldrak
    Jeudi 17 Novembre 2011 à 16:09
    Beldrak
    Ah yeaaah ca roxe du poney en furie ca ! C'est le paroxisme du style dans la finesse et l'alégresse que l'on a ... Bon mise à part la déforestation engendrée pour fabriquer du papier toilette de luxe ( hein c'est pas ca ), je ne vois pas trop ce que l'on peut dire d'une correspondance aussi authentique sinon que ca manque ... d'interet. Et dire que des gens s'usent à inventer des mondes, des histoires, des vies, des théories ... Alors que l'on peut se contenter de parler chiffon. Si on le lit entièrement on a le droit à un coupon de réduc chez taty ?
    12
    La filleule de la fe
    Jeudi 17 Novembre 2011 à 16:09
    La filleule de la fe
    Ce qui est dingue c'est qu'on croirait le vrai. Mais en mieux.
    13
    salamone
    Jeudi 17 Novembre 2011 à 16:09
    salamone
    -"Vous me faîtes trop d'honneur, j'en rougis presque, merci M. Chabossot de votre gentillesse" - Je vous laisse un commentaire que j'ai posté le 14 octobre dans le Post. Rien à voir avec le mal de vivre, non rien à voir, Juste une larme perdue par ci par là. - "Enfants battus à mort, enfants mutilés, enfants outragés, enfants humiliés, enfants calomniés... Innocence maltraitée. Ce matin en me regardant dans la glace, je me suis senti vieux, mais se sentir vieux ce n'est pas horrible, ce n'est pas ingérable. C'est suivre lentement une route où la vie finit tant bien que mal par se lasser du temps qui passe. - Alors, bon Dieu alors ! Pourquoi cette putain de race humaine s'en prend à l'innocence, à la vie des autres, à des êtres frèles qui viennent timidement sur la pointe des pieds chez eux et qui ne comprennent pas que les enfants, leurs corps, leurs âmes, ne leur appartiennent pas ? - Cet après-midi, je ne me suis pas senti vieux, mais bizzarement jeune, et au lieu que cela me rassure, me fasse plaisir, etrangement une abominable envie de vomir s'empara de moi... Vomir sur le monde. Vomir sur toutes les béstialitées des Hommes. Bonne soirée.
    14
    Marie
    Jeudi 17 Novembre 2011 à 16:09
    Marie
    Damned ! je veux dire, cher Aloysius Chabossot ! quand je pense que je suis restée plusieurs semaines sans vous rendre visite, quelle erreur... Ca y est, je le sais maintenant, c'est vous qui avez écrit "Et si c'était niais" (ma plus grande rigolade littéraire avant "comment écrire un roman")
    15
    Malvina
    Jeudi 17 Novembre 2011 à 16:09
    Malvina
    Merci pour votre réponse et figurez-vous que j'ai effectivement acheté "Extension du domaine..." . Bon, il est vrai aussi parce que le livre n'etait pas épais... :-) Pour une première approche, j'estimais que cela suffisait. Bonne journée
    16
    Malvina
    Jeudi 17 Novembre 2011 à 16:09
    Malvina
    Cher Monsieur Chabossot Un vrai régal que ce billet et bien entendu j'ai beaucoup ri. Il me semble que le cas n'est pas isolé. Il y a quelques années, deux écrivaines (Régine Desforges et une autre ) ont publié également leur correspondance. Je n'en connais pas la teneur et ignore les motivations. Mais il semblerait que l'art épistolaire soit remis au goût du jour. J'avoue sans honte n'avoir jamais lu BHL, ni HOULLEBECQ mais suite à votre billet, j'ai décidé de combler mes lacunes... enfin à moitié. Je viens d'acheter un Houllebecq ! Ai-je bien fait ?
    17
    Johan
    Jeudi 17 Novembre 2011 à 16:09
    Johan
    J’avais des insomnies et je crois bien que je ne parviendrai pas à dormir cette nuit. BHL qui sauve la Géorgie à lui tout seul, malgré le mauvais réveillon qu’il a passé. Extraordinaire ! Il faut absolument que je décerne un prix, genre 7 d’or, à ce brave BHL. Que pensez-vous du NOMBRIL d’OR ? Je voudrais récompenser l’homme le plus modeste de l’année. Pourriez-vous me donner l’adresse d’un sculpteur et celle de BHL ? Merci.
    18
    Mimiche Labrosse
    Jeudi 17 Novembre 2011 à 16:09
    Mimiche Labrosse
    Michel Houellebecq est mon écrivain préféré et en général je ne tolère pas qu'on se foute sa gueule (ce que arrive tout le temps sur le net, il faut bien le dire) Mais dans ce cas -ci c'est différent... Ils sont vraiment pissants ces extraits de lettres... chapeau !
    19
    salamone
    Jeudi 17 Novembre 2011 à 16:09
    salamone
    Il y a une certaine nostalgie d'échange d'une écriture simplissime de M. Miche et de M. Nanar-Riri. C'est tout de même étrange M. Chabossot; Ils ont le don d'écrire juste et, bien souvent compliqué et les voilà ensemble sans arme ni bouclier à vouloir nous imiter ! les écrivains de phrases anodines, de mots tant bien que mal ficelés. Je crois qu'ils commencent à comprendre par leurs échanges de lettres, que la vie nous échappe, que l'on soit célibrissime et riche à la fois, ou bien que l'on soit les enfants de la petite culture littéraire des pauvres. Attention ! à ne pas se méprendre, aucune envie de les imiter ne m'habite. Bien au contraire je vis et je m'inspire encore et toujours des mêmes tableaux pittoresques de bien-être et de mal-être, que nous dessines chaque jour ce temps qui nous gére et qui nous est imparti. Tiens mais pourquoi je dis n'importe quoi? Pourquoi l'on accouche ainsi de nos sentiments? A bientôt et bonne fin de semaine M. Cabossot
    20
    Marc Galan
    Jeudi 17 Novembre 2011 à 16:09
    Marc Galan
    Le livre aurait dû s'appeler "'Oligarchie des Ego" Une grande idée : Soirée cinéma sur Arte : "Le jour et la Nuit", suivi de "La Possibilité d'une île ", confrontation de deux chefs d'oeuvre du 7ème Art.
    21
    sopadeajo
    Jeudi 17 Novembre 2011 à 16:09
    sopadeajo
    A mon avis ils sont identiques,quoiqu´ils se croient différents. Et remarquez que c´est bhl qui croit être le plus différent
    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :