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La polémique de la rentrée est arrivée !
Par
Aloysius-Chabossot dans
Choses diverses le
28 Août 2007 à 12:07
Une rentrée littéraire sans polémique, c’est comme une belle fille qui lui manquerait un œil, comme aurait dit mon grand oncle Théophraste. En 2006, on s’en souvient,
Jonathan Littell et ses « Bienveillantes » avaient été l’objet de toutes les controverses (Y’a des erreurs historiques, c’est même pas lui qui l’a écrit, c’est imprimé trop petit et y’a même pas
d’image, etc). Pour cette année, on commençait à se languir quand soudain la polémique a enfin pointé le bout de son nez. Ainsi le cru 2007 aura un fort arrière-goût de plagiat, sur fond de
concurrence larvée entre deux auteures éditées par la même maison : Camille Laurens et Marie Darrieussecq.
Concrètement, l’une reproche à l’autre de lui avoir piqué le sujet d’un roman, Philippe, écrit en 1995, où elle racontait à la première personne la mort de son bébé mort peu de temps après sa
naissance.
Dans un article joliment intitulé « Marie Darrieussecq ou le syndrome du coucou » (La Revue littéraire, no 32, automne 2007). elle exprime tout le mécontentement qui l’habite,et affirme avoir
relevé dans Tom est mort, le roman de Darrieussecq, de nombreux éléments qui attestent du plagiat: « phrase ou idée, scène ou situation, mais aussi rythme, syntaxe, toujours un peu modifiés mais
manifestement inspirés de mon épreuve personnelle et de l'écriture de cette épreuve. ». Pour appuyer sa thèse, elle cite même des exemples, comme celui-ci : "Je ne suis pas le corps, je suis la
tombe." (Philippe) ; "Sa terre natale, moi. Moi, en tombe." (Tom est mort).
Pour ce qui est du plagiat, les tribunaux trancheront. Mais inutile d’être spécialiste de la propriété intellectuelle pour deviner que Camille Laurens a toutes les chances de se voir déboutée avec
des « preuves » aussi peu convaincantes. Rappelons qu’en droit français, les idées ne sont pas protégées, et seule la copie servile encourt les foudres de la justice.
Mais pour le moment Camille Laurens ne parle pas de procès, car le problème est ailleurs. « Tom est mort pose la question de l'obscénité et du cynisme » écrit-elle. En fait, elle reproche tout
bonnement à Darrieussecq de ne pas avoir vécu directement, comme elle, la mort d’un enfant .Et lui refuse ainsi le droit d’en tirer une fiction. Et elle ajoute pour asseoir son propos dans un cadre
plus large que la littérature a une exigence de vérité.
En dehors de la réelle douleur que peut ressentir un auteur de se voir déposséder d’une histoire qu’il tient – à tort – pour strictement personnelle, on est en droit de juger l’argumentation un peu
fallacieuse. Mais là où l’affaire prend tout son piquant, c’est quand Darrieussecq, jointe au téléphone par Le Monde, se justifie en arguant du fait que ses parents ont, eux aussi, perdu un enfant
! Ce qui l’amène à conclure : Je ne suis pas moins légitime comme soeur que comme mère endeuillée.
On reste pantois devant un tel raisonnement. Que faut-il comprendre précisément ? Que l’auteur doit nécessairement trouver dans son histoire familiale une quelconque légitimité à traiter d’un thème
? A ce compte, cela ne fait pas beaucoup d’écrivains légitimes en circulation !
Et à l’aune de cette thèse, il serait grand temps de reconsidérer le cas Littell, cet infâme usurpateur qui a eu l’outrecuidance d’écrire « les bienveillantes » sans que lui, ni même un quelconque
membre de sa famille, ne soit un bourreau nazi…
Quoiqu’il en soit, l’éditeur Paul Otchakovsky-Laurens (POL) a déjà tranché et choisi son camp : dorénavant il ne publiera plus les textes de Camille Laurens.
Parce qu’elle vend moins que Darrieussecq ?
Marie Darrieussecq : elle fait rien qu'à copier
Sources : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3260,36-946764@51-946803,0.html
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