• LA REDACTION - 2) la question du style (suite)

    a) Le style « officiel » 
    Il découle d’une tradition figée héritée des grands anciens. Citons pêle-mêle : Balzac, Stendhal, Zola, Hugo, Maupassant, Flaubert. Les phrases sont de longueurs variées, parfois longues, mais toujours équilibrées, agrémentées de nombreux adjectifs et d’adverbe. Les descriptions sont nombreuses et souvent touffues, un des buts étant d’être le plus précis possible. A cette époque où il n’y avait ni télévision ni cinéma, une des missions du romancier était de « donner à voir ». D’où souvent, pour le lecteur actuel, cette impression de surabondance descriptive un peu étouffante. Inutile de préciser qu’aujourd’hui, l’écrivain qui s’obstine dans cette voie se condamne d’une part à enfoncer les portes ouvertes et d’autre part à raser considérablement le lecteur dont l’imaginaire est déjà saturé d’images de toute sorte.

    Autre caractéristique, on n’ignore rien de ce que pensent les personnages et leurs états d’âmes sont rendus avec minuties. Les images et métaphores sont multiples et se fondent admirablement au récit.

    Nous avons ainsi l’idéal du « grand style » que s’efforcent d’atteindre nombres d’auteurs, considérant par là qu’il est impossible de faire mieux, et que quoiqu’il arrive, c’est comme ça et pas autrement que l’on se doit d’écrire. Sans vraiment réaliser que Balzac et consorts, aussi grand écrivains soient-ils, ont quand même plusieurs siècles d’ancienneté, et qu’il serait peut-être bon de prendre en considération les évolutions langagières qui sont advenues depuis lors.
    Quoiqu’il en soit, la maîtrise parfaite de ce style contribue à faire de vous un professionnel de l’écriture. Maîtrise qu’il n’est pas donné à tout le monde de posséder, avouons-le. Nombre d’auteurs en devenir s’acharnent à le singer sans en avoir –loin s’en faut – les capacités. Le résultat est la plupart du temps aussi risible que les mots qui sortent de la bouche d’un enfant lorsqu’il joue à « papa-maman ».

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  • Commentaires

    1
    Jeudi 23 Avril 2009 à 13:38
    Divine_Naive
    "Rappelons aussi qu'à l'époque, j'étais pauvre et payé à la ligne.
    Il était donc intéressant de traîner pendant 50 pages sur la description d'un mur et d'une jolie barrière..."

    Le jour où j'ai dis ça à ma prof de littérature qui devenait rouge de passion en causant de Zola, elle manqua tomber dans les pommes ....
    2
    Jeudi 23 Avril 2009 à 13:38
    Divine_Naive
    "Rappelons aussi qu'à l'époque, j'étais pauvre et payé à la ligne.
    Il était donc intéressant de traîner pendant 50 pages sur la description d'un mur et d'une jolie barrière..."

    Le jour où j'ai dis ça à ma prof de littérature qui devenait rouge de passion en causant de Zola, elle manqua tomber dans les pommes ....
    3
    Marie
    Jeudi 17 Novembre 2011 à 16:11
    Marie
    Merci.
    4
    Zarathoustra ; enfin
    Jeudi 17 Novembre 2011 à 16:11
    Zarathoustra ; enfin
    Ouais, enfin dans le cas de Stendhal, il est bon de rapeller que l'absence de desciptions pompeuses à la Zola était justement critiqué par ses contemporains. A ne pas mettre dans le même panier, donc.
    5
    Honoré
    Jeudi 17 Novembre 2011 à 16:11
    Rappelons aussi qu'à l'époque, j'étais pauvre et payé à la ligne.
    Il était donc intéressant de traîner pendant 50 pages sur la description d'un mur et d'une jolie barrière.
    Mes respects au professeur Aloysius
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