• Les joies de la prospective (article sérieux !)

    En prospectant sur amazon pour garnir le groupe FB « les perles de l’auto édition », j’ai pris conscience d’un certain nombre de faits que je porte à présent à votre sagacité.

    J’ai tout d’abord commencé à explorer dans la catégorie « Ebooks à petits prix » ceux qui s’affichent à moins de 2 euros. Il y en à 400 pages, à raison d’une cinquantaine d’occurrences par pages, soit en gros 20 000 ebooks. J’en suis actuellement à la moitié, et je peux d’ores et déjà tirer un certain nombre de constats.

    - C’est dans cette catégorie que l’on trouve les couvertures les plus bancales (je ne dis pas moche – car après il s’agit aussi d’une question de goût -  mais mal fichues, qui fleurent bon l’amateurisme).

    Il y a en effet beaucoup d’auto édition dans cette catégorie, mais pas que. On trouve aussi des maisons traditionnelles qui font de la promo (best sellers passés de mode, extraits de guides touristiques…). Et surtout, une part non négligeable de textes tombés dans le domaine public, et que n’importe qui peut commercialiser après les avoir récupérés sur le net où ils sont un peu partout en libre accès. Enfin, il y a énormément de doublons, des livres que l’on retrouve 6 ou 8 fois. Et là, on se demande si amazon le fait exprès, ou si leur algorithme a quelques ratés)

    Donc, une fois qu’on a fait un peu le tri, on s’aperçoit que finalement, la part de l’auto édition n’est pas si écrasante, dans une catégorie pourtant taillée pour elle.

    Autre chose : à partir de la 150e page, à peu près, les ebooks présentés n’ont plus aucune étoile, et sont tout bêtement classés par ordre alphabétique (j’ai choisi l’option « tri par popularité). Ce qui signifierait qu’une fois atteint cette limite, on aborde de plain-pied le cimetière des éléphants, les ebooks qui ne se sont vendus et qui ne se vendront probablement jamais.

    Autre élément de réflexion : contrairement à la plupart des sites marchands qui propose de passer de page en page et laissant la possibilité de sauter par exemple de la page 10 à 50, amazon ne permet qu’une navigation de page en page. Difficile dans ces conditions, d’atteindre le bout du bout, et d’enfin savoir qui est le bon dernier du classement ! Pas sûr d’ailleurs que la page 400 soit une fin en soi… ça peut continuer encore bien après. L’avenir nous le dira.

    J’ai également exploré la catégorie « ebooks à moins de 5 euros », qui ne compte « que » 270 pages. Autant dire qu’ici, les couvertures bancales n’ont pas le droit de cité : même ce n’est pas toujours très heureux (selon mes goûts…) la réalisation est de toute évidence soignée, voire pro. La question est : quel rapport peut-on établir entre la qualité de la couverture et le prix ? Qui détermine l’autre ?

    En tout cas, une chose est sûre : si vous voulez sortir un tant soit peu de la masse, mieux vaut éviter les prix trop bas, et les couvertures bâclées.

    D’une façon plus générale, j’en suis à me demander si amazon, avec sa politique d’opacité concernant les ventes et la taille de leur catalogue, n’est pas en train de nous mener en bateau.

    Ce qui m’amène à émettre deux hypothèses :

    - le catalogue des auto-édités français ne serait pas si étoffé que ça (je dirai à la louche autour de 20 000).

    - les ventes, pour la grande majorité sont négligeables, voire inexistantes (mais ça, on le subodore depuis longtemps !)

    Quel intérêt pour amazon de cacher cette réalité ? Tout simplement pour entretenir le miroir aux alouettes auprès des auto-édités en attente de succès, et qui continuent à espérer, et auprès des auteurs qui ne se sont pas encore lancés. Le bizness repose avant tout sur la quantité, pas sur la qualité.

    Un calcul simple : un million d’ebooks à 0,99 euro, vendus chacun à un seul exemplaire, c’est 300 000 euros pour amazon. D’où leur intérêt qu’il y ait de plus en plus d’ebooks, et de plus en plus d’auteur.

    Qu’il y ait, dans le tas, une majorité de laissés pour compte n’est pas vraiment leur problème.

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  • Commentaires

    1
    Jeudi 17 Juillet 2014 à 17:10

    Quelle misère ! J'ai bien plus de lecteurs en offrant ma prose qu'en essayant vainement de la vendre pour gagner quelques centimes avec amazon. Pourquoi ne pas envoyer vos manuscrits aux éditeurs de ebooks ?

    2
    Vendredi 18 Juillet 2014 à 10:04

    Beaucoup de personnes qui s'auto éditent ont également un blog ou un site, avec des lecteurs. C’est complémentaire.

    3
    myka
    Jeudi 21 Août 2014 à 02:40

    Avoir un blog ou un site ne garantie pas forcement le succès, ça dépend de beaucoup l’intérêt porter au produit. Personnellement un enième ebook de coaching de quelque chose me laisse indifférente. (la plupart du temps il s'agit de tout les articles du blog de l'auteur plus quelques articles bonus, autant je vois pas le problème pour l'acheter en livre, autant en ebook je ne vois pas l’intérêt).

    Quid du professionnalisme du ebook en question ? On ne peut pas le feuilleter de ce fait, avoir un premier ebook gratuit permet au lecteur de testé la marchandise. Que le blog ou le site donne quelques extrait est aussi un plus.

    Pour les éditeurs des ebooks, c'est une bonne idée mais faut voir si l'auteur a des bénéfices conséquent au travail fourni, si l'écriture prend tout son temps, il aura besoin d'argent pour bouffer.

    Sinon on est à l'ère des réseaux sociaux, un blog ou site ne suffit pas, pour peut qu'on sache s'y prendre , les réseaux sociaux aide à vendre l'ebook et à avoir des retours qui convaincrons (peut être) d'autre lecteurs,ect ...

    Bref utilisé tout les canaux disponible pour vendre.

    Je sais que ça fait très Marketing, je suis de naturel rêveuse et romantique, je conçoit l'Art ( l'écriture incluse) comme détaché de tout problème financier. Mais ce n'est pas le cas dans la réalité ^^ donc pour bouffer : le temps, le sens du travail bien fait, et le marketing (même si c'est malheureux).

     

    4
    Mercredi 3 Septembre 2014 à 00:28

    Amazon ne fait presque pas de chiffre d'affaire avec les ebooks. Je crois que c'est quelque chose comme 7%. C'est par la que Bezos a commence mais aujourd'hui, c'est devenu une tout petite partie de son empire.


    Beaucoup de ceux qui vendent vraiment des ebooks en quantite significative, sont bien sur americains/anglais (leur lecteurs potentiels sont environ 400 millions) et la proportion de gens utilisant des liseuses (kindle ou autre) est 3 ou 4 fois plus importante aux USA qu'en France. Ajoutez a ceci que ces auteurs vendent, sous leur nom et sous plusieurs pseudos, jusqu'a 50 ebooks differents ou plus, ils/elles peuvent vendre plusieurs centaines d'ebooks par jour (3 ou 4 de chaque). Et la ca commence a chiffrer. Il arrive meme souvent que ces auteurs n'ecrivent que quelques uns des livres qu'ils vendent (c'est ce qu'ils appellent de l'outsourcing).


    Les auteurs auto-edites qui esperent devenir des best sellers avec un seul bouquin de 300 pages risquent fort d'etre decus. Meme si ca peut arriver bien sur.

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