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Une nouvelle qui va réjouir les amateurs de littérature exigeante et novatrice : les mémoires de Victoria Silvstedt seront sur tous les étals des bons libraires pour la rentrée de septembre.
Pour ceux qui vivraient éloignés de la sphère intellectuelle parisienne, ou plus simplement qui n’auraient pas la télé, rappelons que
cette digne descendante d’August Stindberg présente chaque soir en compagnie du nouveau philosophe Christophe de Chavannes « La roue de la fortune », jeu conceptuel aux forts relents
métaphysiques. Disons pour être plus précis que Victoria, juchée sur des talons himalayens, découvre des lettres inscrites sur de gros cubes qu’on imagine en plastique, en faisant pivoter sur
leur axe lesdits cubes d’une main experte et gracile. Accessoirement, elle découvre ses dents lorsque Christophe Dechavannes lit une des blagues inscrites sur ses fiches en bristol. On comprend
dès lors que Victoria a des milliers de choses à raconter, et qu’un fort volume de mémoire ne sera pas de trop pour exposer toutes les fulgurances qui traversent sa cervelle lorsqu’elle arpente
l’estrade de TF1. Toutefois, Victoria refuse que la lecture de son livre ne soit réservée qu’à une petite élite germanopratine habituée au maniement des concepts les plus ardus. Elle confie à
l’hebdomadaire Téléstar : "Il s'agira d'un mélange d'autobiographie et de conseils pour les filles, pour qu'elles réussissent à s'affirmer, à y aller en force". Il faut donc s’attendre très
bientôt à ce qu’une cohorte de winneuses nourrie aux recommandations de Victoria envahisse toutes les sphères de la vie publique et privée.
Fidèle à une réputation solidement établie de journalisme d’investigation sans concession, « Téléstar » a cherché à dévoiler le « background » littéraire de l’écrivaine
bonnasse , qui répond, fine mouche : « Je suis nulle en littérature. La lecture, très peu pour moi ! D’ailleurs, je lis rarement ». Promesse d’un style plein de fraîcheur, bien
éloigné des phrases méandreuses et rances auxquelles nous ont trop habitués les écrivains installés ! Néanmoins, n’allez pas imaginer que Victoria se désintéresse totalement de la grande
littérature contemporaine. La preuve : ces jours-ci, un grand projet lui tient particulièrement à cœur : « Là, je vais m'attaquer à mon premier livre en français : c'est
"Parkeromane" de Eric Naulleau. (...) J'aime bien parce que c'est facile à lire et c'est écrit en gros ».
Mais revenons à ce qui nous intéresse tous au premier chef : la bio de Vivi. Titre pressenti : « Victoria’s secret ». Toutefois, si le fabricant de slip à trou-trou cherchait
à lui mettre des bâtons dans les roues, rapport à l’image de marque, notre grande cheminée blonde a d’ores et déjà prévu la parade avec un titre de rechange : « Dans la tête de
Victoria ».
Franchement, difficile de résister à un programme aussi prometteur.
Sinon, Victoria, d’autres projets d’écriture ?
« Oui, un livre d’entretiens croisés avec Alain Badiou, ou Mickael Vendetta, je ne sais pas encore ».
PS : les citations sont véridiques, sauf une.
"Saperlipopette ! Serait-ce donc cela qu’on appelle un livre ?"