• La suite de la suite ne sera pas une suite

    Je n’ai pas pour habitude de m’épancher sur mes projets et les états d’âme qui les accompagnent nécessairement, tout simplement parce qu’il est évident que ça n’intéresse pas grand monde.

    Mais cette fois, allez savoir pourquoi, j’ai eu envie.

    Toutefois, si vous appartenez au grand monde cité juste au dessus, vous pouvez fermer cette page et reprendre une activité normale, je ne vous en voudrais pas.

    Donc.

    Un peu plus d’un mois après la sortie de « Fallait pas craquer », qui fait suite à « Fallait pas l’inviter », la question se pose déjà, lancinante : et maintenant, que vais-je faire ? (comme disait Gilbert Bécaud, qui pourtant n’écrivait pas de bouquin).

    Plusieurs solutions s’offrent d’ores et déjà à mon désir d’avenir (comme disait Ségolène, à qui il arrive d’écrire des bouquins, mais que personne ne lit à part quelques militants gâteux).

    La première, la plus simple, la plus évidente : écrire un troisième volume des aventures d’Agathe avec dans le titre « Fallait pas… ».

    Les idées ne manquent pas :

    - Fallait pas se marier !

    - Fallait pas acheter un pavillon !

    - Fallait pas prendre un chien !

    - Fallait pas faire un gamin !

    - Fallait pas faire une dépression !

    - Fallait pas se taper Tibor !

    - Fallait pas divorcer !

    Les possibilités sont innombrables, le chemin tout tracé, mais bon :

    - Faudrait tout de même pas déconner !

     

    Fort de cette constatation, je me suis décidé à partir sur un nouveau projet garanti 0% d’Agathe dedans. Non pas que ce personnage me sorte par les yeux, non. Au contraire je la trouve très sympathique et plutôt attachante. Mais si on veut parler technique 30 secondes sans pour autant tomber dans la pédanterie : le récit à la première personne qui m’impose une narratologie en focalisation interne me bride, me frustre, me rend aigri. Et comme d’habitude c’est l’entourage qui trinque au bout du compte.

    Alors bon, merci.

    Le problème, c’est que l’histoire que j’ai décidé d’écrire aujourd’hui doit nécessairement être racontée à la première personne, sous la forme de lettres, sinon ça marche pas. Je viens de m’en rendre compte, là.

    Bon, tant pis, ça sera pour celui d’après. (Et tant pis pour l’entourage)

    Heureusement, il reste d’autres raisons pour se lancer sur de nouveaux chemins peut-être plus aventureux que sur l’autoroute hyper balisée de « la suite ».

    Tout d’abord, je vais pouvoir développer un style plus travaillé et qui finalement me correspond plus (oui, je suis quelqu’un de très travaillé). Ca demande plus de boulot, c’est sûr, mais quand on aime… n’est-ce pas ? Et puis je vais pouvoir également adopter un ton différent, qui n’évolue pas systématiquement dans la truculence, le jovial, le rigolard. Même si l’humour sera bien au rendez-vous, il sera plus discret, plus subtil (enfin, j’ose le croire). Du coup, ce sera peut-être le lecteur qui ne sera pas au rendez-vous, mais qui ne risque rien… n’est-ce pas ?

    Bon alors, ça va parler de quoi cette affaire (oui, pour « le style plus travaillé » il faudra attendre un peu). Sans en dévoiler trop, le livre mettra en scène un vieil homme, veuf, qui écrit à un écrivain réputé afin de lui présenter son premier roman, l’œuvre d’une vie, où il a mis tout son cœur, toutes ses tripes.

    J’en vois déjà qui rigolent : naïf le pépère ! Et comme les lecteurs les plus avisés l’auront déjà deviné, il attendra en vain les réponses. Mais ça ne le découragera pas, bien au contraire : il continuera à envoyer ses petites lettres, et en profitera – vu qu’il a tout son temps - pour raconter sa vie…

    Bien sûr, l’histoire, à ce point du récit, ne fait que commencer. Il va s’en passer des choses, il va y en avoir des protagonistes et des antagonistes !

    Pour le moment, j’en suis à fignoler le plan, parce que je suis du genre à partir à l’aventure sans mon sac à dos plein de provisions.

    Bref, la balade s’avère d’ores et déjà sympathique, mais comme me la fait remarquer une éminente collègue de plume : dans quelle catégorie tu vas la caser ton histoire ?

    Parce que oui, sur Amazon et sur les autres plateformes, il y a intérêt, si on ne veut pas moisir dans les fins fonds abyssaux du classement, à choisir LA bonne catégorie. Attention : ce n’est pas une garantie de succès, pas du tout. Ça permet juste de mettre toutes les chances de son côté, sachant que les catégories les appréciées des lecteurs d’Amazon sont le sentimental, le policier, le thriller, et la chick-lit.

    Autant vous dire que si vous avez écrit un roman à base de cowboys neurasthéniques qui se racontent leurs histoires de saloon le soir au coin du feu avant d’aller dormir, vous êtes mal barré.

    Alors, dans quelle catégorie je vais le classer le mien ? Eh bien, je n’en sais rien.

    Mais je ne vais tout de même pas me torturer les méninges alors que je n’ai encore rien écrit.

    D’ailleurs, je ferai mieux de m’y mettre au plus vite, car désormais, je le sens bien, le futur lecteur est sous pression (si, si, ne mentez pas).

     

     

    La suite de la suite ne sera pas une suite

    - Et tu te souviens quand j'ai pris une cuite au mojito avec Gérard ?
    - Michel, combien de fois devrais-je te le répéter : je suis un cheval.

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