• L’auteur d’ « Apostrophes… » s’exprime

    Suite au précédent billet, j’ai voulu en savoir plus sur l’auteur d’ « Apostrophe aux contemporains de ma mort ». J’ai lui ai donc envoyé un mail, auquel il a répondu :

    Monsieur,

    Vous avez jugé digne d'intérêt de rendre compte, sur votre blog, de mon texte “Apostrophe aux contemporains de ma mort”, ainsi que de l'impressionnante collection de lettres de refus que les éditeurs lui ont opposé.

    Tout n'a pas été aussi négatif qu'il semble à cette lecture : un petit éditeur de Lyon m'a fait signer, en 2008, un contrat, mais n'a jamais édité, paralysant ainsi pendant deux ans mon droit d'aliéner ; les “Éditions du bord de l'eau”, dans le Sud-Ouest de la France n'ont pas accepté le manuscrit, mais en ont fait l'éloge sur leur blog ; deux éditeurs (Portaparole à Rome et un petit éditeur français dont j'ai oublié le nom) m'on téléphoné pour me dire qu'incapables de rentabiliser une œuvre d'imagination signée par un inconnu ils ne pouvaient éditer le manuscrit, tout en en faisant un éloge dithyrambique avec moult références au texte. La directrice des éditions Portaparole m'a même demandé un exemplaire du livre lorsqu'il paraîtrait ! Toutes circonstances où la sincérité de l'opinion favorable est hors de doute, et qui m'ont encouragé.

    À qui sait lire votre critique, il apparaît que l'éloge l'emporte substantiellement sur les réserves, ce qui m'ôte l'envie d'apporter une contradiction ; en vérité, la critique que j'attends avec une certaine impatience n'est pas une critique sur la forme, mais sur le fond du propos, et c'est là le point le plus important de ma réponse. Mais il est trop tôt : ce ne sont pas les courts passages mis sur mon blog qui permettent de traiter le sujet.

    Ce qui m'inquiète beaucoup, pour l'heure, ce sont des critiques du genre de celle-ci, insérée en commentaire par un lecteur de votre blog :

    « Ensuite, je me suis amusé de ces tournures et de ces néologismes à la frontière entre génie poétique et barbarisme incongru, etc. »

    Or, s'agissant de la forme de la langue, j'ai trois principes (Je vais perdre des lecteurs !) :

    1° Il y a, dans notre civilisation européenne, quatre grande périodes littéraires (appelées siècles pour les honorer) : le siècle de Périclès, le siècle d'Auguste, le siècle de Léon X et le siècle de Louis XIV. Nous avons la chance, parlant français, de posséder encore les ressources linguistiques d'un de ces grands moments : il faut s'y tenir. Cela ne veut évidemment pas dire qu'il faut reproduire à l'identique la langue de l'époque. Faisons d'un arbre une allégorie : il faut avoir la culture nécessaire pour distinguer le tronc qui doit traverser le temps, et les feuilles qui tombent légitimement à chaque saison.

    2° Mon deuxième principe consacre « cette belle différence qu'il y a entre les personnes et les mots, qui est que quand une personne est accusée et que l'on doute de son innocence, on doit aller à l'absolution, mais quand on doute de la bonté d'un mot, il faut au contraire le condamner et se porter à la rigueur. » (Vaugelas.)

    3° Quant à mon troisième, je me permets de l'énoncer, cum grano salis, au moyen d'une pique décochée par Paul-Louis Courier à un correspondant qui prétendait lui en remontrer : « Les gens qui savent le grec sont cinq ou six en Europe ; ceux qui savent le français sont en bien plus petit nombre encore. »

    Bref, si l'on trouve des néologismes et des barbarisme incongrus, qu'on me les montre : je m'empresserai de les faire corriger.

    Cordialement,

    Maginhard (c’est son pseudo) nous fournit par ailleurs quelques éléments biographiques tirés de la 4e de couverture de son livre :

    « Suisse d'ascendance vaudoise, l'auteur a passé sa jeunesse à Paris. Les activités professionnelles qu'il a été contraint d'exercer ne l'ont pas intéressé. Sans pousser le paradoxe au point d'affirmer, avec Gustave Flaubert, que « la vie n'est tolérable qu'à la condition de n'y jamais être », il est incessamment porté à s'écarter de la carrière pour monter sur les surplombs d'où l'esprit a le loisir d'embrasser les lointains. »

    Canard_colvert.jpg

    Quand je ne sais pas comment illustrer un article
    je mets un canard

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  • Commentaires

    1
    Mercredi 29 Septembre 2010 à 11:03
    Pascal Blondiau

    Ca devient décidément de plus en plus intéressant... 

    2
    Mercredi 29 Septembre 2010 à 11:52
    Viadd

    Quel beau canard ! Il me donne faim. L'article n'est pas mal non plus.

    3
    Mercredi 29 Septembre 2010 à 20:34

    Bonjour,

    j'ai parcouru quelques articles de votre blog que je trouve très intéressant, donc bravo et merci !

    Cet article montre bien qu'effectivement, trouver un éditeur n'est pas facile même avec un bon texte. Mais on s'en doutait ;)

    Quant au canard, je crois que tout a été dit !

    4
    Mo'
    Samedi 2 Octobre 2010 à 11:40
    Mo'

    Bonjour!

    J'aime écrire et j'ai ouvert un blog pour ça! J'écris de petites histoire animales qui n'ont riens à voir les unes avec les autres. Des histoires courtes sur les animaux...
    http://un-chapitre-une-histoire.blogspot.com/

    Bonne visite et bonne journée!

    5
    Mardi 12 Octobre 2010 à 11:47
    parapharmacie intern

    Comme quoi, la qualité d'un manuscrit est loin d'être suffisante…

    6
    Naoki
    Jeudi 17 Novembre 2011 à 16:08

    Intéressant de voir l'envers du décors.

    7
    LN Deuxtrois
    Jeudi 17 Novembre 2011 à 16:08
    LN Deuxtrois

    Rien (au sujet du canard), j'ai décrté que cette journée se passerait de propos acides.

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