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Les biographies exemplaires : Victor Hugo (part one)
Tout le monde connaît Victor Hugo grâce à sa longue barbe blanche. Mais sait-on qu’il ne l’a pas toujours portée ? Non, et c'est bien là un aspect révélateur du paradoxe qui entoure le grand homme : globalement célèbre, ignoré dans les détails.
Par ailleurs, chacun sait que Victor Hugo a écrit de nombreux ouvrages, et certains parmi les plus érudits pourront même citer quelques titres, mais pour le reste, qui les a lus ? En ce qui me concerne, il m’est arrivé à une ou deux reprises de lires des pages du grand écrivain, mais j’ignore à quels romans ils se rattachaient (je ne suis même pas sûr qu’elles soient de Hugo, je pense tout particulièrement à ce texte inscrit au dos d’une boîte de corn-flakes).
En revanche, j’ai vu des films de Victor Hugo (comme on dit “j’ai vu un film de Robin Williams”, même si l’on sait très bien que Robin Williams ne sait pas tenir une caméra) et c'est plutôt pas mal, il y a de l’idée. Ma scène préférée est de loin celle où l’on voit Gina Lolobrigida exhiber ses jupons en tournicotant sur le parvis de Notre Dame. Hélas, l'histoire est trop souvent gâchée par l’apparition incongrue d’Antony Quinn, bossu et outrageusement grimé.
Sinon, Victor Hugo voit le jour le 26 février 1802 à Besançon. Il est très difficile de se faire une idée précise de cette petite ville de garnison en ce tout début de siècle, et je dois avouer que j'ai eu la flemme de faire des recherches. Le père du petit Victor est militaire (son supérieur hiérarchique est Bonaparte), et sa mère s’appelle Sophie Trébuchet, nom propice aux moqueries et quolibet. Cependant, le jeune Hugo n’en a cure, et c'est à 14 ans qu’il écrit d’une plume assurée dans un cahier d’écolier qui traînait sur le bureau : “ Je veux être Chateaubriand ou rien”.
La place de Chateaubriand étant déjà prise par un personnage portant le même nom, le jeune écrivain doit se résoudre à faire un choix : être rien, ou alors porter un patronyme plus modeste. Ayant opté pour la seconde solution, et ne possédant qu’une imagination rudimentaire, il se rabat tout bêtement sur le nom d’Hugo. Il se met alors à écrire des vers et finit en 1822, alors qu’il a tout juste 20 ans, par publier “les Odes”, un recueil que Vigny trouvera “sympa” et Lamartine “pas dégueulasse”. Le jeune Victor va d’ailleurs rencontrer les deux suscités dans le salon de Charles Nodier, entre la cheminée et la grande fenêtre qui donne sur le jardin.
Victor poursuit cahin-caha et tant bien que mal son petit bonhomme de chemin : il écrit des choses, rencontres des sommités de son époque, en somme, la vie suit son court. L’un dans l’autre, il n'est pas à plaindre.
En 1827, cependant, il écrit dans la préface de “Cromwell” une sorte de “Romantisme pour les nuls” qui va faire son petit effet. Selon lui, pour écrire romantique il suffit de suivre quelques trucs simples : condamner les règles aristotéliciennes de l'unité de lieu et de temps, conserver quand même la règle de l'unité d'action sinon c'est le bazar, s’échiner à représenter la réalité sous tous ses aspects et enfin, négocier avec les directeurs de théâtre des entractes-buvettes à chaque fin d’acte.
Avec “Hernani”, il met enfin en pratique, trois ans plus tard, ses propres recommandations. La pièce se classe bien vite en tête du box-office, et consacre Victor, qui n’a que 30 ans, comme un auteur définitivement en vogue : à lui les repas à l’oeil et les promenades en fiacre sans bourse délier !
Cette euphorie va-t-elle s’installer durablement ?
Vous le saurez bientôt en lisant ici même : “Victor Hugo, deuxième partie, le déclin”
"That's the story of my life, sweetie"
Tags : victor, hugo, ans, bien, ecrit
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Commentaires
MDR coman jveu tro savwar la suitte!
Lol à part, Mr Chabossot, vous l'avez connu personnellement pour parler de lui de façon si détaillée? La description des dessous de Lolo Bridgida, par exemple ne tromperont personne, vous y étiez!
Par contre, je me permettrai de soulever une légère coquille dans votre article: Bonaparte n'a jamais mis un pied à Besançon. Encore hier, il me le disait à table:"A part Paname, franchement, la France c'est que des bouseux." Alors hein vous voyez.
3Pffftt...Jeudi 17 Novembre 2011 à 16:084domiJeudi 17 Novembre 2011 à 16:085LN DeuxtroisJeudi 17 Novembre 2011 à 16:08Demain dès l'aube à l'heure où sdémarrent les bus, je viendrai ici poster kêkchose, je sais que tu m'attends Aloysius.
LN Hugo.
6MichouetteJeudi 17 Novembre 2011 à 16:08Bravo pour ce site!
Comme vous, j'ai peu lu les romans de Victor Hugo ; je n'ai pas accroché. Par contre sa poésie me touche, elle a un côté concret, physique, très particulier. C'est un très grand poète (à mon avis).
7ClaireJeudi 17 Novembre 2011 à 16:08
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Je crois savoir que la vie d'Hugo a suivi son cours et non son court , mais j'ai hâte de connaître la suite. Le grand Victor deviendra t-il champion cycliste, pair de France, père d'Adèle ? Je le saurai en revenant ici, et avec plaisir...