• Un sympathique lecteur me pose la question : existe-il des blogs ou des sites où l’on peut déposer ses textes afin d’obtenir des avis (en toute objectivité et impartialité, bien entendu) ?

    Pour ma part, en dehors des éditions Léo Scheer, qui propose aux écrivains en tout genre de donner à lire leur manuscrit sur leur site, je ne vois pas.

    Et encore, il semblerait que sur le-dit site évolue plus d’auteurs en mal de reconnaissance que de commentateurs avisés (J’ai d’ailleurs tenté l’expérience il y a une dizaine de jours : un manuscrit déposé, sous un astucieux sobriquet, bien sûr : 9 téléchargement, aucun commentaire. Il y en a qui se suiciderait pour moins que ça. Heureusement, je suis doté d’une solide composition).

    Donc, pour revenir à notre sujet : si quelqu’un parmi mes lecteurs connaît un site où l’on peut déposer ses textes, qu’il le fasse savoir dans les commentaires. Ce serait drôlement gentil !

     

     

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    Auteur attendant un avis de Léo Scheer

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  • Les voies de l’Internet sont impénétrables. Ainsi, il arrive fréquemment que de pauvres internautes en quête de savoir viennent s’échouer sur les rivages austères de ce blog. Pourquoi sont-ils arrivés là ? Nul ne le sait, mais une chose est certaine : il ne trouveront, hélas, par la réponse à leur questionnement, et seront condamnés, l’angoisse au ventre, à reprendre leur route sans fin sur l’immensité de la toile, à la recherche d’une improbable vérité.

    Cette situation devenait intolérable et j’ai décidé, dans la mesure de mes modestes moyens, d’y remédier en tentant d’apporter un début de réponse à des interrogations qui, jusqu’à présent, n’avaient rencontré que le vide intersidéral comme seul écho.

     

    Note technique : Les requêtes exposées ci-dessous sont issues des statistiques fournies par Overblog. Par souci d’exactitude, j’en ai conservé la syntaxe et l’orthographe.

     

     

     

    Comment écrire une histoire quand on n'a pas d'idées

    Mon garçon, je n’irai pas par quatre chemins : la tâche ne va pas être facile. C’est un peu – comment vous dire ? – comme essayer de circuler en voiture quand le réservoir est à sec, ou de regarder « la ferme célébrité » lorsqu’on est pourvu d’un minimum de raisonnement : c’est pour ainsi dire mission impossible. Cela étant, vous pouvez toujours essayer de raconter  l’histoire d’un brave garçon qui n’a pas d’idées et qui voudrait bien en avoir. Il décide donc un jour de partir à leur recherche. Un peu comme vous, en somme. (Remplacez toutefois vos recherches google par une jolie métaphore, par exemple une expédition au Pays des Idées, peuplé de mage, de monstres, de druides et de farfadets. Enfin, c’est vous qui voyez)

     

    Comment écrire un prénom sur le sable

    Je pense que la meilleure solution est, d’un premier temps, de se munir d’un bâtonnet, genre brindille, ou mieux encore : un bâton d’esquimau, assez facile à dénicher sur les plages en été. A supposer bien sûr que le lieu choisi par vous soit une plage (Hélas, vous ne le précisez pas dans votre question). S’il s’agit d’un bac à sable, vérifier si alentour ne se trouve pas une poubelle, en général riche de petits objets qui pourraient parfaitement faire l’affaire (une paille de gobelet MCdo, par exemple).

    Dans un second temps, placer l’ustensile dans votre main gauche si vous êtes gaucher, ou l’autre si c’est l’inverse, et commencez à tracer des lettres sur le support choisi. Si votre but est d’écrire un prénom, il faudra bien entendu veiller à ce que l’ensemble de ces lettres, une fois leur traçage achevé, donne un résultat intelligible, comme Jean-Luc, Agnès, ou Marie-Sophie. Si le résultat est « grhsngk », recommencez depuis le début.

     

    Comment écrire un livre sur le nord

    Eh bien, je pense qu’avant toute chose, il serait utile de se renseigner sur le nord, pour éviter de raconter des bêtises. Qu’est-ce que le nord exactement ? Qu’entend-on par là ? Où se trouve-t-il ? Il est utile de savoir, par exemple, qu’il existe plusieurs nord : le grand nord, qui comme son nom l’indique, est très loin. Il est de surcroît peu habité, et les week-ends y sont, paraît-il, assez consternants d’ennui. Ce n’est donc pas un endroit terrible pour y situer votre livre. Ensuite, il y a le nord tout court, qui est beaucoup moins éloigné et qui a récemment fait l’objet d’un film dans lequel vous trouverez tout un tas d’anecdotes plus piquantes les unes que les autres sur cette sympathique contrée. Sinon, vous pouvez parler du nord de la boussole, mais ça risque de manquer d’attrait.

     

    Coment écrire un rapport sur la cuisine

    Voilà à l’évidence un problème qui méritait d’être soulevé. En effet, comment procéder pour écrire un rapport sur la cuisine digne de ce nom ? Admettons que dans votre chez-vous, vous disposiez d’un tel endroit. A partir de là, les choses sont simples : vous débarquez à l’improviste muni d’un bloc-notes et d’un crayon, puis vous passez tous les recoins de la pièce au crible de votre incorruptible regard. Du gras sur le dessus du frigo ? Vous notez ! Un reste de pâtes desséchées sur la gazinière ? Vous notez ! Du calcaire sur l’évier ? Vous notez ! Il s’agit, pour être tout à fait efficace, d’observer la plus grande impartialité et surtout de ne rien laisser passer. Une fois le relevé achevé, vous le tapez au propre puis vous vous l’envoyez par la poste. Quelques jours plus tard, quelle ne sera pas votre surprise de découvrir dans votre boîte aux lettres un rapport sur la cuisine en bonne et due forme !

     

    Comment écrire sur une carte de voeux

    Je serai tenté de vous diriger vers la réponse déjà donnée ci-dessus, à la rubrique « Comment écrire un prénom sur le sable », mais mon sens du devoir me l’interdit formellement. Cependant, il faut admettre que la procédure nourrit quelques similitudes, à la différence près que, dans le cas présent, on va remplacer le bâton d’esquimau par un crayon lambda et le sable par une carte de vœux achetée dans un magasin quelconque, ou auprès d’une association d’artistes qui peignent avec la bouche ou les pieds.

    Pour le reste, installez-vous confortablement à une table, et faites confiance aux solides notions de grammaire et d’orthographe  que vous a généreusement dispensée l’éducation nationale. Petite astuce : commencez toujours par « Cher(e) », finissez toujours par « Bonne année 20XX ». Ce qui se trouve entre les deux ne nous regarde pas, mais en règle générale, il n’y a pas grand-chose.

     

     les techniques d'écrire un roman

    Pourquoi ne pas commencer par « les techniques d’écrire » tout court ?

     

    le journal sur l'entrebaillement du terre

    Je dois avouer qu’en lisant cette phrase, j’ai eu très peur. En fait, on avait tout simplement oublié de m’apprendre que la terre s’entrebâillait régulièrement, et je l’apprenais brutalement au détour d’une requête google. Le choc fut rude, il devint insoutenable lorsque je réalisais quasiment dans le même temps qu’il existait un journal consacré dans sa plus grande partie (en dehors des mots croisés et de l’horoscope) à ce fameux entrebâillement, et que je n’y étais même pas abonné. Est-il au moins vendu en kiosque ? Toute information sera la bienvenue, car je voudrais bien connaître quand cet entrebâillement passera par chez moi, afin que je range ma chambre.

     

    je veux gagne 1000 commentaire dans pa trop de temps

    Fichtre ! Mille commentaires, c’est une somme ! Et dans pas trop de temps encore : voilà qui m’a l’air de relever du challenge le plus intrépide ! Pour arriver à vos fins, vous pouvez tenter cette méthode : Elaborer en quelques lignes une thèse audacieuse, comme par exemple : « Hitler était un humaniste, doublé d’un pacifiste convaincu, et en plus c’était l’ami des bêtes » puis concluez en demandant benoîtement : « Et vous, qu’en pensez-vous ? ». Si tout va bien, tout ce que compte la blogosphère de penseurs et d’intellectuels va se ruer sur les commentaires pour donner son avis éclairé sur la question.

    Autre alternative, sous-entendez dans un article que Johnny Hallyday est un piètre chanteur et un showman pathétique, puis allez déposer un lien qui pointe sur votre billet dans un forum remplit de gens qui portent tous les jours des tee-shirts avec une grosse tête de Johnny sérigraphiée dessus. La stratégie devrait s’avérer juteuse.

     

    comment se reproduisent les moules

    Si vous avez moins de 18 ans, je vous demanderai de quitter ce blog sans plus attendre et de retourner vous amuser sur Youporn.

    Bien.

    Comme vous le savez probablement, les moules vivent accrochées à un rocher et n’ont pas de jambes pour se déplacer. Cet environnement peu hospitalier combiné à un handicap notoire réduit considérablement les possibilités de rencontre chez les moules : pas de boîtes de nuit, pas de speed dating, pas de machine à café dans le couloir de l’entreprise.

    Toutefois, la moule possède un pied, un seul, mais qui s’avère suffisant pour de petits déplacements, à une vitesse somme toute très réduite. Dans ces conditions, on comprendra qu’il est hors de question pour Monsieur Moule de faire le difficile s’il veut, au moins une fois dans sa courte vie, connaître le 7ème ciel. Aussi, dès lors qu’il a repéré une Madame Moule dans son entourage (dans un périmètre approximatif de 3 cm), il va entreprendre de lui sauter dessus. Une fois le rapprochement établi, Monsieur Moule ouvre sa coquille et sort son quiqui afin qu’il ne s’installe aucune ambiguïté concernant ses intentions. Madame Moule, alerté par ces mouvements, ouvre à son tour sa coquille. L’acte d’amour peut enfin commencer, et consiste en un va-et-vient langoureux et sensuel, généralement accompagné par « You can leave your hat on » ou par n’importe quelle musique de Barry White. De cette fusion des corps naîtra quelque temps plus tard une tripotée d’adorables petits gastéropodes joufflus.

    A noter que ce mode de reproduction est exclusif aux moules, et ne peut donc pas être transféré ni même adaptée à l’espèce humaine.


    moule

    Réunion de moules échangistes . La température monte
    d'un cran sur "Comment écrire un roman"

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  • Les écrivains de best-seller, seuls, peuvent se contenter d’arborer une apparence normale, genre pull jacquard mocassins, et de vivre une existence transparente : Musso, Lévy, Gavalda, etc. On les achète pour les histoires (plus ou moins bien fichues) qu’ils racontent, et rien d’autres. Ce sont d’honnêtes travailleurs, anonymes dans la mesure où l’on ne connaît rien de leurs faits et gestes en dehors des séances de dédicaces dans les librairies et salons.

    Les autres, tous les autres, pour exister un tant soit peu, sont contraints de sortir du lot, de donner de leur personne, d’introduire du flou entre leur vie et leur récit : où se situe le vrai, où se trouve la part d’invention ? Le lecteur, pour s’intéresser à ceux-là, doit avoir l’impression que de gros morceaux de vie surnagent à la surface du récit comme des yeux dans le bouillon.

    Ainsi la frontière entre le témoignage et la fiction s’efface peu à peu, pour laisser place à une sorte d’autobiographie permanente, déguisée sous les oripeaux de la fiction. Bien sûr, pour attirer, puis maintenir l’attention du lecteur, il faut que les faits racontés soient fortement emprunts de sensationnels, de sulfureux, de hors-norme, de marginal. Ces récits finissent par ressembler à des versions exagérément diluées des articles de Voici, ou du « Nouveau Détective », agrémentée jusqu’à la nausée de digressions sur le sens de la vie. « Un roman Français » dernier effort de Frédéric Beigbeider, fait partie de cette catégorie. Sans ses frasques vécues dans la vie réelle, relayées servilement par une bonne partie de la presse, puis réinjectées avec une certaine habileté dans ses ouvrages, qui se soucierait de Frédéric Beigbeider, sa vie, son œuvre ? Pareil pour Angot, et d’autres, moins fameux.

    Cette tendance est à ce point omniprésente qu’elle a fini par contaminer les jurys des prix littéraires.

    En septembre dernier, le Knižní klub décerne son prix à Lan Pham Thi, une jeune fille de 19 ans née de parents vietnamiens en République tchèque, pour son premier roman « Cheval blanc, dragon jaune », qui raconte son enfance difficile coincée entre misère et racisme.

    Mais trois mois plus tard, la vérité finit par éclater : Lan Pham Thi n'a jamais existé, et le vrai auteur n’entretient que peu de rapport avec la culture asiatique : il s’appelle Jan Cempirek, écrivain de 40 ans à la tête d’une oeuvre qui jusqu’à présent était restée plus que confidentielle. Quant aux prétendues qualités littéraires du livre, le véritable auteur se permet d’enfoncer le clou en ridiculisant un peu plus au passage l’éminent jury en déclarant dans une interview : « Il s'agit d'un ouvrage schématique arborant une vision en noir et blanc du monde. En gros, le livre décrit plus ou moins ce qu'un Tchèque “ordinaire” imagine que les Vietnamiens de Tchéquie pensent. »

    Il semblerait que la supercherie soit née autour d’un verre, dans un café, après que Cempirek, eut confié à un de ses amis que  pour faire un carton en librairie, il faudrait se mettre dans la peau d'un Vietnamien vivant en territoire tchèque.

    Quelle leçon en tirer pour les écrivains en devenir ?

    Si vous voulez avoir une chance d’exister, ou du moins que votre manuscrit existe aux yeux des éditeurs, appliquez les méthodes du « story telling » à votre propre personne. Inventez-vous une enfance martyre, des parents alcooliques et/ou droguées, ajoutez un zeste de prostitution à l’adolescence, des braquages de bar-tabac, des vols de sac à main, une pointe d’anorexie/boulimie, etc, etc. Puis réinjectez le tout dans une fiction que vous aurez soin, pour plus de vraisemblance, d’écrire avec les pieds. Envoyez votre manuscrit maxculé de tâche de gras et de sang aux éditeurs et laissez venir.

    Pour vous aidez à peaufiner votre style, voici les premières phrases du« Cheval blanc, dragon jaune »

    « Je suis tchèque. Je suis née ici. Et j'y mourrai probablement aussi. Je suis vietnamienne. Pour tout le monde. »

    A vous de jouer !

    Dernière recommandation avant de vous lancer sur le chemin du succès : pour mettre toutes les chances de son côté, veillez à être une femme, plutôt jeune et plutôt jolie. Ca peut jouer.


    Lan Pham

    Lan Pham Thi n'a pas écrit une ligne de son livre,
    mais on est quand même tout disposé
     à s'apitoyer.

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