• Une nouvelle maison d’édition vient de naître nous apprend "L'Express"!
    « Chouette alors ! » se disent les auteurs en manque de reconnaissance, le doigt sur le bouton « START » de la photocopieuse chargée de dupliquer leur dernier chef-d’œuvre.

    Avant de nous emballer plus avant, étudions un peu de quoi il retourne.
    D’abord, le nom de ce nouvel éditeur : l’éditeur. Oui, c’est son nom, un peu comme si William Saurin décidait d’un coup de se rebaptiser « le fabriquant de conserve » ou Google « le machin qui sert à chercher des trucs sur internet ». Bon, à défaut d’être très malin ou très recherché, cela reste très classe, mais un tantinet prétentieux tout de même, l’article défini pouvant laisser fallacieusement vaguement supposer qu’il est le seul sur le marché (nous ne sommes pas dupe !).

    Mais après tout, « qu’importe le flacon »… Justement, qu’y trouve-t-on, à l’intérieur de cette prétentieuse fiole ? Citons « L’Express » : « Olivier Bardolle, un self-made-man venu de l'univers du cinéma, où il a fait fortune (notamment dans la vente d'espaces publicitaires destinés aux bandes-annonces). » Ne préjugeons pas des qualités de dénicheur littéraire d’un homme doté d’un tel cursus, mais permettons-nous toutefois d’émettre quelques doutes et pour le moins, de demander à voir. Il est heureusement épaulé dans sa tâche par Emile Brami, « romancier (chez Fayard), grand célinien, esprit curieux » bombardé pour l’occasion directeur éditorial, secondé à son tour par une équipe de petites mains chercheuses de talent.

    Pour le moment, la fine équipe n’a encore rien publié (ce sera pour plus tard, avant l’été), ce qui ne l’a pas empêché de fêter en grande pompe le lancement de leur navire amiral… un peu comme si l’on baptisait un bateau auquel il manquerait encore la coque.

    « Autour de petits fours et d'un champagne servi généreusement, on pouvait donc déambuler dans de vastes et luxueux bureaux décorés de tentures rouges, de grands bouquets et de tableaux champêtres… »

    Et pour que la fête soit complète, il ne manquait même pas le people littéraire de service, rôle dévolu pour l’occasion à Eric Naulleau, qui se serait exclamé en avisant le faste des lieux : « C'est une maison d'édition ou un lupanar ? »

    En résumé, chers auteurs en mal de reconnaissance : attendez donc un petit peu avant de faire chauffer la photocopieuse.

    eric-naulleau-et-emile-brami_134.jpg

    "Elle est où, Madame Claude ?"

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  • 2011, mois de janvier : les indicateurs sont au vert pour s’adonner en toute légitimité à un petit bilan. Ce blog a vu le jour en 2006, et force est de constater que l'enthousiasme des premiers instants n’est plus vraiment au rendez-vous. Et puis l’actualité récente ne contribue en rien à me filer la patate : PPDA qui n’écrirait pas ses biographies... ni ses romans.... Cela a été pour moi un coup terrible porté à mon moral déjà défaillant. Moi qui tenais le journaliste pour un des plus brillants romanciers de France, quelle désillusion ! 

    Bref, si je n’ai bien sûr pas l’intention de fermer le blog, je m’apprête cependant à prendre une retraite bien méritée, et enfin me reposer ! (Cela n’exclut pas par ailleurs que je dépose de temps à autre un petit billet, parce qu’on ne sait jamais : la flamme pourrait ressurgir ! Mais bon, cela reste dans le domaine du peu probable !)

    Pour fêter cette décision, j’ai publié chez le prestigieux éditeur Lulu un recueil des chroniques présentes sur ce blog, intitulé en toute modestie “Mémoires d’outre-web”.

    Hormis les nombreuses fautes qui ont été corrigées, ce volume de 275 pages ne comporte absolument rien d’inédit, et ne présente ainsi pas la moindre parcelle d’intérêt. Mais j’aime bien les choses sans intérêt, que ferait-on sans elles, n’est-ce pas ?

    Merci d’être passé dans le coin, et à un de ces jours, les amis !


    outreweb.jpg Une somme

     

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  • J'ai reçu une quarantaine de spams ce week-end, toujours du même abruti anglophile. J'ai donc mis en place la modération en attendant qu'il m'oublie. Je n'aime pas trop cette technique, mais là, je n'ai pas le choix. Désolé pour le dérangement, je l'espère momentané.
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  • « On ne prête qu’aux riches », et dans le domaine éditorial, il semblerait que l’adage se vérifie plus que jamais. En effet, le Figaro vient de publier le palmarès des 10 romanciers français qui ont le plus vendu en 2009, et figurez-vous… que c’est très sensiblement le même que l’année passée. Car, à part Marie Ndiaye qui fait son apparition pour cause de Goncourt surmédiatisé, en lieu et place de Le Clézio (qui devait sa place au panthéon à un prix Nobel surmédiatisé), on retrouve nos bons vieux destructeurs de forêt habituels, au premier rang desquels parade – je vous le donne en mille : le sémillant Marc Lévy !

    Alors bien sûr, tous les esprits bien-pensants vont pouvoir s’en donner à cœur joie et entonner leur refrain favori sur la décadence de l’esprit français et la déliquescence de notre littérature. D’ailleurs, les lecteurs du Figaro ne s’en privent pas !

    Sur Marc Lévy : « Oh mon Dieu! C'est bien triste!!!! Appeler cet homme un auteur!!!??? »

    Sur le palmarès : « On est effondré en lisant ce palmarès qui est celui de la littérature de gare dans le meilleur des cas. Cela montre que les lecteurs français sont moutonniers et n'ont aucune curiosité en dehors de ces "best-sellers" encensés par les médias! »

    Oui, tout cela est bien triste… Heureusement, un « étudiant dans les métiers du livre » remet un peu les choses à leur place : « Je vous rappelle que les gens cherchent davantage un divertissement que de la culture lorsqu'ils lisent. Et la lecture est une activité plus louable que d'autres... A bon entendeur... » Il a bien raison ce garçon ! Après tout, les « gens » pourraient aussi ne pas lire, et passer leur temps devant TF1, M6 et Direct 8 ! Et puis, simple remarque de bon sens : ce n’est pas parce que Pancol, Musso et consorts vendent leurs productions par semi-remorques entiers qu’on n’a pas le droit de lire Claude Simon, par exemple. Et aussi : cracher sur les palmarès, sur les gros vendeurs et finalement sur ceux qui les lisent, c’est s’acheter une « distinction » (dans le sens bourdieusien du terme.. oui je sais : la grande classe !) à très bon compte, se dire qu’on se situe bien au-dessus de cette plèbe, stupide et conformiste, éblouie par les grossières techniques du marketing comme un lapin par les phares d’une voiture.

    Pour ma part, je pense avoir trouvé la solution : je ne lis que des auteurs morts, si possible depuis longtemps. Pas de palmarès, pas de campagne de pub, pas d’interview à la télé ou à la radio : ils reposent en paix, et pour le lecteur, c’est drôlement reposant. Ainsi, au milieu du silence médiatique, il ne reste plus que la musique des mots.

    La seule qui vaille.


     guillaume-musso-12625.jpg

     Guillaume Musso, le Poulidor des Lettres françaises

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